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Modifications des règles du commerce du vin au Québec

Un poisson d’avril qui aurait pu être vrai!

Nous apprenons en fin de journée que le projet Action Vin est reporté à 2017.
C’est cette année-là qu’entreront en vigueur les principaux éléments sur le libre-échange avec l’Europe; dit Accord économique et commercial global, Canada-Union européenne (AECG).

Bon premier (poisson) avril à tous!

 

Le système de distribution et de commerce du vin au Québec sera fortement modifié au cours des prochaines années.

Les lois régissant la Société des alcools du Québec, la Régie des alcools du Québec, ainsi que les lois concernant la vente de vin en épicerie seront réformées.

Les grandes lignes du projet seront annoncées bientôt. Il n’est pas question de privatiser la SAQ, insistent pourtant nos sources, mais «d’alléger des règles qui sclérosent le commerce du vin.» On dit qu’il est temps de dépoussiérer ce système qui date de 1921. En somme, de libéraliser un peu le commerce du vin.

Épiceries
Le premier volet du plan, provisoirement nommé, Action Vin, concernera les épiceries. Elles auront le droit d’indiquer le nom des cépages sur les bouteilles. De plus, elles ne seront plus limitées à la vente de vins de bas de gamme embouteillés au Québec, mais pourrons choisir parmi presque tous les produits du vaste répertoire de 10 000 vins de la SAQ. Toutefois, les vins icônes, les grands crus seront réservés aux magasins Signature et à certaines succursales de la bannière Sélection.

Importations privées
Le deuxième volet touchera le système des importations privées. Les agences pourront vendre plus facilement aux consommateurs. Elles ne seront plus tenues de ne vendre qu’à la caisse. Elles pourront vendre à la bouteille.

De plus, dans un futur, on étudiera la possibilité de leur permettre d’entreposer elles-mêmes leurs bouteilles et d’ouvrir boutique pour vendre directement au consommateur. Actuellement les agences n’ont pas le droit d’avoir du vin chez elles.

À ce sujet, le gouvernement ordonnera à la SAQ de suspendre son projet de couper les livraisons d’importations privées aux restaurants du Québec.

Autre point, les vignerons ne seront plus obligés de faire approuver leurs changements d’étiquette par la SAQ.

Les spiritueux ne seraient pas touchés par cette réforme et continueront d’être exclusivement vendus dans les 400 succursales de la SAQ ainsi que dans les 440 agences SAQ.

Les vins québécois pourront être vendus dans les épiceries, comme le demandent depuis longtemps les vignerons de la province.

Taxes, marge et revenues
Le projet Action Vin ne modifiera pas le système actuel de taxe, ni la majoration de la SAQ. Il n’est pas question que l’État se prive de ces deux milliards de dollars, insiste-t-on chez les stratèges de la réforme. Le Québec reçoit 1,5 milliard de la vente d’alcool dans la province et le fédéral empoche 500 millions de dollars.

Dans un troisième volet, plus lointain, le plan prévoit que les épiceries, grossistes, cavistes et agences puissent s’approvisionner directement des fournisseurs. Un système de ventes privées par Internet est aussi envisagé afin d’améliorer la distribution du vin en gros et au détail dans toutes les régions du Québec.

À plus court terme, l’offre de service de vins à bon prix sera améliorée. Comme l’a déjà dit le président du conseil d’administration de la SAQ et ancien ministre péquiste, Sylvain Simard, «on est en train de négliger notre jeunesse en ne leur offrant pas un riche éventail de vins à prix abordable.»

Stopper la baisse de revenus et relance
Les responsables du projet soutiennent que ce plan devrait stopper la baisse actuelle des ventes de vins. En effet, la SAQ vient tout juste de conclure son année financière 2013-2014. Les chiffres seront dévoilés à la mi-juin. On prévoit qu’ils seront à la baisse. La croissance a été stoppée à la SAQ!

D’où vient cette idée de réforme? On nous dit que cela fait suite à une longue réflexion. «Nous nous posions la question suivante: – Est-il vraiment nécessaire que ce soit un fonctionnaire de l’État qui décide quels vins nous aurons droit de mettre sur notre table?»

Il est prévu que Mme Pauline Marois fasse une annonce à ce sujet aujourd’hui.

Les responsables d’Action Vin disent s’attendent que ce plan réjouisse les amateurs de vin de la province, relance la vente du vin tout en maintenant  – ou même haussant – les revenus que la province tire de cette industrie.

Ils disent aussi souhaiter que le poisson ne sera pas noyé dans la présente campagne électorale!