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ANNÉE DE RECUL À LA SAQ

Baisse de l’achalandage
Baisse des bénéfices
Baisse des ventes en volume
Hausse des dépenses
 
Record de records négatifs à la SAQ
La SAQ nous avait habitués à des hausses de revenus et de ventes; à des records positifs.
 
Son rapport annuel publié à quelques heures de la dernière fin de semaine nous révèle cette fois des records négatifs.
 
Baisse de l’achalandage
L’élément le plus marquant est peut-être la baisse de l’achalandage de la dernière année. Alors que l’achalandage, calculé en millions de transactions, augmentait de 3,3 % en 2011, de 4,6 % en 2012 et de 0,9 % en 2013, il a chuté de 2 % pour l’année financière 2014 qui vient de se terminer le 31 mars.
 
La SAQ a enregistré 1,2 million de transactions de moins à ses caisses dans ses succursales du 1er avril 2013 au 31 mars  2014. Dans son rapport annuel, la direction de la société d’État prévoit ne pas pouvoir regagner tous ces clients perdus.
 
Baisse des bénéfices
Les bénéfices de la SAQ ont chuté de 2,7 %. La SAQ a fait 27 millions de moins sur des ventes de 27 millions de plus.
 
C’est une première. La SAQ n’avait pas connu de baisse de bénéfices depuis la grève de 2005.
 
Les ventes totales en dollars ont donc augmenté de 1 %, mais les bénéfices ont diminué de 2,7 %.
 
Soit 2,9 milliards de ventes et des bénéfices de 1 milliard.
 
Depuis la grève de 2005, les bénéfices (appelés résultats nets) avaient toujours été positifs.
2006 +20 %; 2007 +8 %; 2008 +7,5 %; 2009 +6 %; 2010 +7,5 % ; 2011 +5,5 % ; 2012 +9,8 % ;  2013  +3,1 % ;  2014 -2,07 %.
 
 
Baisse des ventes en volume
Les ventes en volume ont diminué dans toutes les sections: 800 000 litres de moins en vins (1 million de bouteilles), 200 000 litres en spiritueux, 800 000 aussi de moins en bières, cidres et boissons panachées.
 
Pour ce qui est du vin, la SAQ l’attribue aux épiciers qui en auraient vendu 1,4 million de moins. En succursales et agences en épiceries les ventes de vin auraient augmenté.
 
Les ventes en volume des années précédentes avaient toujours été en hausse: 2008 +4,7 %; 2009  +3,9 %; 2010 +3,9 %; 2011  +4,2 %; 2012 +4,7 %; 2013 +1,4 % ; 2014 -0,5 %.
 
Baisse en épiceries
Les ventes en valeur ont diminué en épicerie de 2,7 % (8 millions $) à 313 millions de dollars. Elles ont toutefois augmenté de 36 millions en succursales et agences dans les épiceries à 2,621 millions $.
 
Hausse des dépenses
Les dépenses (appelées charges nettes dans le rapport annuel) ont augmenté de 5,7 % à 551 millions $ au cours de la dernière année.
 
Revenus de l’État
Malgré ces résultats moindres, la vente d’alcool a tout de même rapporté plus à l’État cette année. Le dividende de la SAQ a baissé, mais les taxes ont généré plus de revenus procurant 11 millions de plus au fédéral et au provincial.
 
La vente d’alcool a rapporté 1,5 milliard $ à Québec et 386 millions à Ottawa. Ceci ne comprend pas la vente de la bière en épicerie.
 
C’est toutefois moins que ce que Québec attendait. Le gouvernement Couillard va compenser en ajoutant une surtaxe de 24 cents la bouteille de vin, le premier août, ce qui devrait lui donner 50 millions de dollars de plus.
 
Stagnation
Donc, la SAQ a connu une année moins radieuse que les précédentes. Dans son rapport annuel, la direction prévoit qu’il n’y aura pas de croissance des ventes en volume ni de croissance de l’achalandage en succursales. Elle prévoit toutefois une hausse du prix moyen des vins et spiritueux de 2,1 %, ce qui accroitra la dépense moyenne par consommateur de 46,19 $ à 46,94 $, selon ses prévisions.
 
Les causes
Quelles sont les causes de ce frein, de ce ralentissement, de cette stagnation qui selon la direction de la SAQ devrait se prolonger encore au moins un an?
 
La hausse des prix est invoquée par des observateurs du marché du vin au Québec. Pourtant, la direction de la SAQ a fait de grands efforts pour contrer cette baisse d’achalandage et de vente en volume qui a été constatée dès Noël 2012. Elle a fait un grand nombre de rabais au cours de la dernière année. Le coût de ses rabais n’est toutefois pas révélé dans le rapport annuel.
 
Si l’on regarde le tableau suivant, tiré du rapport annuel de la SAQ, l’on voit que l’achalandage ne va pas du tout dans la même direction que la hausse des prix. Pour 2013-2014, plus les prix montent, plus l’achalandage diminue.
 
 
Toutefois, ce n’est peut-être pas la seule raison de cette baisse de fréquentation à la SAQ.
 
Consommateurs prudents
La SAQ dit que «les indicateurs de l’économie québécoise anticipent un comportement prudent des consommateurs en ce qui concerne leurs dépenses.»
 
Que fera la SAQ
Le nouveau président Alain Brunet écrit que «les comportements de la clientèle changent rapidement et la SAQ doit savoir rester en mouvement pour s’adapter en continu à l’évolution du marché. C’est pourquoi nous entamerons sous peu la réflexion qui mènera à l’élaboration du prochain Plan stratégique de l’entreprise.»
 
Une suggestion
L’achalandage pourrait repartir en hausse lorsque le consommateur québécois aura l’impression que la SAQ lui fournit le meilleur vin possible au meilleur prix possible!