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Une chroniqueuse vin d’Ottawa accusée de vol de texte par ses collègues

Des chroniqueurs, critiques de vin accusent Natalie MacLean d’Ottawa d’avoir copié et publié dans son site payant leurs commentaires de vin sans leur permission.

D’après six rédacteurs du site internet américain Palate Press, Mme MacLean aurait copié les notes de nombreux chroniqueurs vins dont Jancis Robinson, Antonio Galloni, Robert Parker, Tony Aspler, Rod Phillips et Jamie Goode.

Les notes retranscrites sur le site payant de Mme MacLean étaient signées de simples lettres tel JRO pour Jancis Robinson.

La célèbre chroniqueuse britannique, Jancis Robinson, n’a pas apprécié que son matériel soit ainsi copié derrière le «mur payant» de Mme MacLean et a réclamé que ses écrits et ceux des ses collaborateurs soient effacés du site de Mme MacLean.

Deux chroniqueurs ontariens, Rod Phillips d’Ottawa et Tony Aspler de Toronto, ont également déclaré à Palate Press que leur travail avait été reproduit sans autorisation ou attribution appropriée.

«Rod Phillips and Tony Aspler, have also told Palate Press that their work had been reproduced without authorization or proper attribution».

Dans les commentaires qui suivent l’article du Palate Press, l’on reproche aussi à la chroniqueuse d’Ottawa de demander de l’argent aux producteurs de vin. Elle exigerait d’eux qu’ils s’inscrivent à son site (25 $) avant de pouvoir lui envoyer des échantillons de leurs vins.

Mme Natalie MacLean a été la première à répondre à l’article du Palate Press.
Hier, elle a écrit qu’elle était en train d’ajouter les noms au complet et les sites des chroniqueurs qu’elle copie sur son site.

Elle se justifie en disant «All of the reviews that I have quoted were first quoted in liquor store catalogues, store shelf slips as well as on other wine review sites that also quote wine reviews from other wine sites and magazines.» (Tous les commentaires que j’ai cités ont d’abord été cités dans les catalogues de magasins d’alcool, les affichettes de tablettes ainsi que sur d’autres sites internet de vin qui ont fait de même.)

L’éditeur du magazine internet Palate Press, Davis Honig lui a répondu qu’elle n’a pas le droit d’utiliser le travail des autres sans leur consentement.

Ce qui semble irriter le plus les collègues de Mme MacLean c’est que cette dernière se serve de leurs articles pour faire de l’argent, en publicité et en frais d’abonnement. Les abonnés de son site payent Mme MacLean pour lire les critiques des autres chroniqueurs qui eux ne reçoivent rien.

J’ai écrit à Mme MacLean pour avoir plus de détails sur sa version. Elle ne m’a pas répondu. Par contre, elle a ajouté un commentaire sur le site Palate Press disant que ce qu’elle faisait était légal: «I have now sought and obtained legal advice to ensure that I am not only doing the right thing, but also complying with any laws that might be applicable both in the US (fair use) and in Canada (fair dealing).»

Non respect du droit d’auteur
On a affaire ici à un sujet qui touche l’éthique et les droits d’auteur. Nous pouvons lire sur le site Guide des Droits sur Internet que «L’emprunt d’une petite quantité d’une œuvre peut être considéré comme une violation si cela représente la substance ou l’essence de l’oeuvre.» (http://www.droitsurinternet.ca/question_37.html)

On enseigne cela à nos enfants à l’école d’aujourd’hui.

Le professeur Marc-Fançois Bernier, spécialisé en éthique du journalisme à l’Université d’Ottawa nous répond sur Twitter: «Il y a là en effet non respect du droit d’auteur et, dans certains cas, on frôle le plagiat pour les textes non signés.»

D’ajouter la signature de l’auteur ne nous exempte pas de lui demander la permission de copier son travail. Ce n’est pas parce qu’un écrit est sur internet qu’il est libre de droits. Tout ce qui est sur internet appartient à quelqu’un et nous n’avons pas le droit de nous l’approprier.

Cette histoire est intéressante, car elle nous permet d’étudier et de réfléchir sur l’utilisation du matériel d’autrui sur internet. Jusqu’où peut-on aller? Quelles sont les limites?

La réponse me semble simple: le travail des autres ne sous appartient pas à moins de l’avoir payé ou d’avoir la permission de l’utiliser.

Texte modifié le 18 décembre.

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