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Rosé : plus la SAQ hausse les prix, moins les ventes augmentent

Les clients de la SAQ veulent des vins moins chers, la SAQ leur offre le contraire tout en prétendant l’inverse!

Plus la SAQ offre des rosés chers, plus la croissance des ventes de rosés ralentit!

Deux séries de chiffres sur les ventes de vins rosés ont été publiées ces derniers jours.
Deux informations à mettre en parallèle.

Premièrement, le journal La Presse nous apprenait hier que la SAQ gonfle les prix de ses rosés. «La société d’État confirme avoir supprimé depuis 2011 42% des rosés à moins de 15$ parmi les marques les plus répandues sur ses tablettes» (Le prix des rosés gonfle au Québec).

Le prix moyen des bouteilles de rosé augmente sans cesse depuis trois ans, selon les chiffres obtenus par le quotidien de Montréal et publiés dans Internet. «Au cours de la même période, la quantité de rosés « courants » à plus de 15$ a plus que doublé», constate la journaliste spécialisée dans le vin Karyne Duplessis-Piché.

Rosés courants SAQ
et hausse ventes
 

Nombre
rosés
+15$

Hausse
ventes
%
2010 17 11
2011 16  4
2012 24  3
2013 29  0,3
2014 34  ?

 

Deuxièmement, nous lisons sous la plume du consultant en vin Nick Hamilton (lesconseillersduvin.ca) que la croissance des ventes de rosé a fortement chuté depuis quatre ans. Selon les chiffres que M. Hamilton a reçus de la SAQ, la croissance des ventes de rosé ne cesse de diminuer. Cette croissance était de 11 % en 2010, 4 et 3 % les deux années suivantes, puis un faible 0,3 % l’an dernier.

Donc, si on met les deux textes en parallèle, l’on constate que plus ont diminue le nombre de rosés à moins de 15 $, plus ont ralenti la croissance des ventes.

De la même manière, plus la SAQ augmente le nombre de rosés supérieurs à 15 dollars, plus elle ralentit sa croissance, comme le montrent le tableau et le graphique de droite.

Que dit la SAQ pour justifier le plus grand nombre de produits chers. Sa porte-parole, Linda Bouchard, citée par La Presse affirme que ce sont les Québécois qui s’intéressent aux rosés plus dispendieux. «La variation de l’offre dépend de la demande, dit-elle. À chaque fois que le client achète un vin, il vote. Nous, on lui offre ce qu’il veut.»

Pourtant, les chiffres de la SAQ disent exactement le contraire!
En effet, troisième information, celle-ci directement du site commercial de la SAQ (SAQ-B2B).

L’an dernier, les ventes des rosés de moins de 15 $ ont représenté 69 % des 71 millions de dollars de ventes de rosés. Donc, les rosés de plus de 15 $ n’ont fourni que 31 % des ventes. Qui plus est, le prix moyen d’une bouteille de rosé payée par le client de la SAQ a été de 12,08 $ en 2013.

En vérité, le client a voté pour des vins de moins de 15 $, des vins dont le prix moyen est de 12,08 $. Les chiffres de la SAQ contredisent totalement les paroles de sa porte-parole!

Leurs clients veulent des vins moins chers, la SAQ leur offre le contraire tout en prétendant l’inverse!