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Les restaurateurs demandent des rabais à la SAQ

Lors d’un voyage en Italie, j’avais été bien étonné de voir que les prix des vins dans certains restaurants étaient les mêmes que chez le caviste d’en face.

C’est que le restaurateur achète en gros, il a droit à un rabais. Il achète aussi souvent directement du producteur.

Ici au Québec, il n’y a qu’un seul grossiste et c’est la SAQ. Elle n’offre pas de rabais de volume.
Les restaurateurs paient presque le même prix que les clients individuels (1 à 2 $ de moins la bouteille). Donc, même à la caisse, il n’y a pas de prix de gros.
Ce qui fait qu’ici au Québec, le prix du vin est très élevé dans les restaurants.
Un vin acheté 5 $ par la SAQ est vendu 15 dollars au restaurateur qui le vend 45 $ au client.

Les restaurateurs demandent donc un rabais de 10 %. «Étant donné l’important volume d’achats généré par le secteur de la restauration, les membres de l’industrie demandent (…) que soit instauré un programme de rabais automatique et universel par la SAQ.» C’est ce qu’on lit dans le rapport du Groupe de travail sur l’encadrement des conditions de ventes et de service des boissons alcooliques dans les restaurants. Ce rapport a été déposé le 27 octobre au ministère des Finances du Québec.

Les restaurateurs disent acheter l’équivalent de 14 % du chiffre d’affaires de la SAQ.
Ils soutiennent qu’ils bénéficient des meilleurs prix des produits alimentaires et des ristournes sauf de la SAQ. «Selon l’industrie, un programme de rabais est d’autant plus essentiel que le gouvernement doit prendre en compte le fait qu’une bouteille de vin de 0,75 litre vendue au restaurant rapporte deux fois plus en taxes que la même bouteille vendue à la SAQ.»

Toutefois, l’affaire n’est pas simple. Si le gouvernement accorde un rabais de 10 %, ceci occasionnerait une perte de près de 50 millions pour la SAQ qui devra aller les chercher ailleurs. Où?

La vente de vin est très importante pour les restaurants. C’est là qu’est le profit. Le profit facile et non pas sur la nourriture et la préparation des repas. L’alcool représente souvent de 20 à 30 % du chiffre d’affaires d’un restaurant.

La ministre de la Sécurité publique (hic), Lise Thibault, doit annoncer bientôt un projet de loi dépoussiérant la Loi sur la vente d’alcool. Le projet de loi 68 (avril 2012) sur le même sujet avait dû être abandonné lors de la chute du gouvernement du Parti Québécois.

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Source
Dépôt du rapport du Groupe de travail sur l’encadrement des conditions de vente et de service des boissons alcooliques dans les restaurants, 27 octobre 2014. Ministère des Finances du Québec. Document PDF, 40 pages.