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Apportez son vin chez Saint-Hubert et ailleurs

La chaîne de restaurants de poulet Saint-Hubert demande au gouvernement de permettre aux clients d’apporter leur vin dans ses établissements. Les dirigeants de la chaîne demandent ainsi d’avoir un permis mixte qui permettrait aux restaurateurs de vendre du vin tout en autorisant les clients à apporter leur vin acheté à la SAQ ou au dépanneur s’ils le désirent.

Ce type de permis existe en Ontario.
Actuellement au Québec, on peut faire l’un ou l’autre, mais pas les deux.

La chaîne de restaurants Normandin, active dans la région de Québec, emboîte le pas et demande la même chose.

La concurrence est vive dans le monde de la restauration qui cherche à attirer des consommateurs économes.

L’idée est bonne. Le groupe Saint-Hubert dit qu’il est en affaire pour vendre du poulet et non du vin et ce permis attirerait plus de clients ce qui leur permettrait de vendre ainsi plus de poulet. C’est logique.

Ils concurrenceraient ainsi les restaurants des chaînes Casa Grèque et Vieux Duluth.

La direction de l’Association des restaurateurs du Québec s’est tout de suite prononcée contre affirmant que cela bouleverserait le marché. Le directeur Francois Meunier dit craindre que le mouvement s’étende et que des gens se présentent aux portes des grands restaurants «avec un sac brun à tout bout de champ.»

Les restaurants type Apporter votre vin ou l’acheter sur place sont deux modèles d’affaires différents. Les restaurants traditionnels font une bonne partie de leurs revenus grâce au vin. Donc, ils maintiennent les prix des plats le plus bas possible et haussent le plus possible les prix des vins. Par contre, pour les Apportez votre vin, les seuls bénéfices sont sur la nourriture. Donc, ils doivent hausser le prix des plats pour faire un bénéfice.

Un permis mixte exigerait des restaurateurs de jauger, d’équilibrer, leurs échelles de prix différemment.

Toutefois, il est évident que la tendance est là. C’est ce que le consommateur demande. De plus, ceci encouragerait les amateurs de vins à aller plus souvent au restaurant.

En Ontario, il y a ce permis mixte. Mais il est peu utilisé. On y boit moins de vin au restaurant qu’au Québec. De plus, les restaurateurs qui l’utilisent imposent des frais de bouchon de 10 à 20 $ et des restrictions; du genre: seulement les mardis soirs.

Cependant, le marché québécois est totalement différent. Les consommateurs d’ici aiment prendre du vin en mangeant, surtout au restaurant. Alors…

Le point de vue des serveurs? Certains craignent une baisse des pourboires; d’autres espèrent un retour d’une clientèle plus nombreuse.