Une démonopolisation du commerce de l’alcool ne signifierait pas une perte de recettes pour le gouvernement. Au contraire, il y plusieurs raisons de croire que le gouvernement pourrait faire plus d’argent, tout en permettant une baisse de prix pour les consommateurs.»
Le Québécois paierait son vin moins cher et l’État ferait plus d’argent si on libéralisait le commerce des alcools au Québec!
C’est ce que soutiennent trois chercheurs dans une étude rendue publique ce matin.
Frédéric Laurin, professeur en économie à l’Université de Trois-Rivières: Paul Daniel Muller, économiste et le journaliste spécialisé en vin Yves Mailloux affirment dans un document de 44 pages que le monopole de la SAQ sur le commerce des alcools est un frein au développement de cette industrie.
Les auteurs démontent un à un tous les arguments favorisant le maintien du monopole et proposent plutôt ce qu’ils appellent la démonopolisation du commerce du vin et des spiritueux. Ce qui entrainement, selon eux, un meilleur choix de produits, de meilleurs prix tout en rapportant plus de revenus au gouvernement.
Les vins seraient achetés moins cher, vendus moins cher en plus grande quantité par un plus grand nombre de détaillants.
La SAQ n’est pas efficace, ne veut pas payer les vins moins cher, pénalise les petits producteurs typiques, est un goulot d’étranglement sur la diversité des produits, nuit à la liberté de choisir du consommateur et taxe plus les moins nantis.
Les auteurs démontrent que la SAQ applique une taxe régressive au détriment des moins nantis. «Les clients plus riches, qui ont les moyens d’acheter des vins plus dispendieux, ont davantage de vin dans leur verre pour chaque dollar dépensé.»
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette étude c’est que les auteurs présentent ce dossier sous l’angle du consommateur et du contribuable et non pas seulement du point de vue syndical ou corporatiste comme cela a été fait dans d’autres études récentes.
Laurin, Muller et Mailloux ne proposent pas la privatisation, mais la mise en concurrence de la SAQ.
Avant d’échafauder une solution de rechange, il faut toutefois déconstruire les arguments qu’avancent les partisans du monopole pour maintenir le statu quo, et surtout les avantages que ce monopole confère à un nombre restreint de parties prenantes, aux dépens des consommateurs et des contribuables.»
Donc, les modes de fonctionnement de la SAQ font en sorte de frustrer le consommateur qui paie trop cher son vin; de pénaliser le contribuable moins riche qui est surtaxé et de priver l’État québécois de revenus supplémentaires.
Le document est très étoffé et est une lecture obligatoire pour tous ceux qui veulent se faire une opinion sur ce sujet récurant de la libéralisation du commerce du vin au Québec.
La démonopolisation donnerait lieu à des économies significatives, à la fois sur le coût des produits et sur le coût de la distribution. Cette marge de manoeuvre servirait à financer à la fois une augmentation des recettes de l’état et une légère baisse de prix du vin.»
Les sujets étudiés : la diversité de l’offre; l’éducation des consommateurs; le niveau des prix; la santé publique; les recettes de l’État; l’équité des prix et le développement d’une industrie locale de boissons alcooliques.
Monopole Inc. Pour une ouverture du commerce des vins et des spiritueux.
Document PDF de 44 pages. Juin 2016