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D’autres hausses de prix à la SAQ dans les prochaines semaines

La SAQ vient de hausser dimanche les prix de plusieurs de ses vins les plus populaires. Ce sont les vins courants, les vins réguliers; ainsi que des vins de spécialité en approvisionnement continue. Lundi, ce fut au tour des vins en commandes privées.

D’autres hausses vont suivre. Ce sera au tour des vins de spécialité en approvisionnement par lot qui sont négociés en euros.

Ainsi, lors des prochains arrivages, les prix de plusieurs de ces vins seront plus élevés qu’actuellement.

Comment cela est-ce possible?
Est-ce la faute de l’euro ?
Oui et non.
C’est que la SAQ se sert de l’euro pour hausser ses prix?

Voici comment cela fonctionne.
Périodiquement, la SAQ met à jour ce qu’elle appelle son «Standard pour établir les prix de détail». Elle fixe le taux de change pour une période donnée. Jusqu’à l’an dernier, cela se faisait 13 fois par année. Mais depuis septembre dernier, la SAQ a décidé de ne le faire que seulement 2 fois par année. Et ce taux est gelé pour 6 mois, même si le taux de change de l’euro fluctue.

En septembre, le taux de change de l’euro avait été fixé à 1,48 $. Puis, en avril dernier, la SAQ l’a fixé à 1,60 $; soit le plus haut taux jamais atteint par l’euro pour cette année.

Depuis, le taux de la SAQ est maintenu à ce haut niveau, même si l’euro est redescendu à son niveau précédent d’environ 1,50 $ comme vous pouvez le constater sur le tableau suivant.
 

 
Donc, nous paierons notre vin plus cher au cours des 6 prochains mois parce que la SAQ a fixé son taux de change au plus haut de la période sur une journée record au lieu de faire une moyenne qui aurait été ici de 1,50 $ au lieu de 1,60 $.

La SAQ dit aussi que ce sont ses fournisseurs qui ont demandé des hausses. Des fournisseurs nous disent que ce n’est pas le cas. Les prix de certains vins auraient donc été augmentés — d’autres le seront — sans que tous les producteurs le demandent.
 
Mais, est-ce que ces producteurs font plus d’argent?
Un producteur dont le vin a été haussé de près de 1 $ par la SAQ aurait reçu 8 cents de plus pour ce vin!

La hausse de prix en fonction de ce taux de 1,60 $ de l’euro sera aussi applicable dans les vins d’épiceries le 23 juillet.

Cette manière de fonctionner irrite de nombreux fournisseurs. Les clients de la SAQ en font aussi les frais.

Des vignerons n’aiment pas passer pour des méchants dans cette affaire et être accusés par la SAQ d’être responsables de ces hausses de prix décrétée par la SAQ elle-même.

Car, il ne faut pas oublier que la SAQ ajoute sa forte marge à cette hausse de l’euro; ce qui multiplie cette hausse. Puis après, elle y ajoute les taxes. Résultats des courses, des producteurs reçoivent quelques sous de plus et le consommateur paie quelques dollars de plus.

Comment faire autrement?
Il serait peut-être préférable de revenir au taux de change mensuel?
Mais comment font les autres compagnies importatrices de produits?
Elles achètent des contrats de change à terme. La SAQ le fait, mais pour de petits montants de moins de 10 millions d’euros (Rapport annuel SAQ 2017). Est-ce suffisant? Est-ce que la SAQ négocie bien ces contrats? Il semble que non. Elle refuse aussi de spéculer sur les taux de change!
Que va-t-il se passer en septembre prochain si le prix de l’euro baisse à 1,40 $ ?