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Haute Côt(e) de Fruit 2018

Ça sent la merde !
C’est vraiment horrible.
Le deuxième plus mauvais vin à vie. (Le premier ici)
En bouche, c’est âcre et suret !

Je publie mes impressions dans deux réseaux sociaux.
On me dit sur ces réseaux que c’est un vin nature.
Le producteur me répond que «le Haute cote de Fruit peut présenter des aromes de réduction a l’ouverture. Un carafage de 1h avant dégustation s’impose obligatoirement pour ouvrir le vin et laisser place au fruit. »
Un collègue m’affirme avoir «trouvé le vin juteux et succulent (après 24h).»

Une sommelière de Suisse me dit que «lorsque l’on ouvre une bouteille, le vin n’est pas forcément prêt pour vous plaire. Il faut savoir l’écouter et attendre un peu qu’il se réveille…»

Un chroniqueur vin de Montréal me dit « I like everything that this producer makes. I don’t think you understand the producer or you should change the perspective that you are tasting the wine.»

D’autres affirment avoir bien aimé et proposent que c’est peut-être une mauvaise bouteille. Un ajoute qu’il faut regouter et se prononcer après. Un sommelier dit le contraire «quand une bouteille a un défaut c’est fini, plus la peine de se faire souffrir parce qu’on aime le producteur ou on est aveuglés par le dogme du vin naturel.»

Un spécialiste français des vins nature me dit dans Twitter «que le consommateur doit avoir conscience que ces vins conçus sans filet chimique ou technologique sont, par essence, moins figés dans un goût et une aromatique standardisés.»

Une vigneronne du Beaujolais ajoute «et qu’ils comprennent le travail fait en amont. Ce n’est pas du coca qu’on achète en supermarché» et que «c’est difficile le vin nature, et c’est pourquoi il faut beaucoup d’humilité de notre part et de la part des consommateurs. Et je sais que ceux qui consomment nos vins en ont beaucoup.»

Puis «on est aussi tributaire d’un mauvais bouchon, d’un transport pas adapté, d’un mauvais stockage… ces choses-là, nous ne les maitrisons pas, mais c’est nous qui en payons les conséquences.»

Une blogueuse vin de Belgique nous dit «Je sais que le vin actuellement est réduit. Après, il est possible que cette bouteille en particulier ait un souci. Voilà pourquoi je ne donne jamais d’avis péremptoire avant d’avoir au moins goûté deux bouteilles du même lot.»
 

J’essaie donc de nouveau cette bouteille le lendemain, et je note : moins merde, mais bien écurie. Tolérable. Toutefois, en bouche : âcre, acerbe et laisse vraiment une mauvaise impression, un mauvais arrière-gout de vinaigre. Le vin est fini, pas de fruit.

C’est étrange que lorsqu’il s’agit de vin dit nature que certaines personnes deviennent très complaisantes et essaient de justifier ces mauvais gouts, ces odeurs désagréables. On croirait avoir affaire à des membres d’une secte.

Cette semaine, je suis allé acheter une autre bouteille de ce vin dans un autre magasin de la SAQ à 700 kilomètres de la première. Je carafe le vin. Il y a du cheval dans cette deuxième bouteille et un petit peu de petits fruits, mais c’est mince, fluet, filant et c’est tout au plus un vin correct. Un malbec de Cahors !

Je constate qu’il y a souvent une grande variation d’une bouteille à l’autre. C’est encore plus fréquent pour les vins qui contiennent peu de sulfites. Je crois que le producteur devrait l’indiquer sur l’étiquette. Sur la bouteille, il est tout simplement indiqué «Contient des sulfites» sans plus. Ces vins mal protégés sont très sensibles et peuvent mal tourner surtout après une longue traversée de l’Atlantique, un transport dans des camions non réfrigérés et un séjour dans une chaude succursale de la SAQ.

C’est un peu une loterie. On peut tomber sur une bonne ou une mauvaise bouteille. Dans le site de la SAQ, il ne fait pas partie de la courte liste des vins nature.

Ce vin est disponible dans 106 magasins.

  Vous pouvez lire une partie de la discussion au sujet de ce vin à cette adresse Facebook et dans Twitter en partie ici.

Prix SAQ : 21,35$
Code SAQ : 14071934
Couleur : Rouge
Région : Cahors
Catégorie : Bio | Mauvais vins