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Votre odorat est aussi unique que vos empreintes digitales

 

À quoi sert de décrire les odeurs des vins si personne ne sent les mêmes choses?

Un de vos amis dit que ce vin sent la fraise, vous êtes d’avis que ça sent plutôt le melon. Vous avez tous deux raisons. La perception des odeurs est très différente d’une personne à l’autre. Tous voient le fromage, quelques-uns sentent et disent qu’il pue.

Le Dr Charles Wysocki du Monell Chemical Senses Center de Philadelphie affirme que l’humain peut sentir des milliers d’odeurs différentes. Toutefois, ajoute-t-il, les arômes du vin ne sont pas les mêmes pour tous et sont perçus de façon différente par chacun. Il a expliqué lors d’un symposium des Masters of Wine à Napa qu’un grand nombre de personnes ne peuvent détecter des odeurs que d’autres apprécient ou détestent.

Il donne l’exemple du musc qui est une odeur intense et acre pour plusieurs, mais que 43 % des gens ne peuvent détecter.

Il ajoute que d’autres arômes du vin ne sont souvent pas décelés comme les odeurs de banane, de poires, de bois de santal, de bonbon, et de plusieurs parfums floraux.

« La perception est la réalité, mais la réalité olfactive varie d’une personne à l’autre, » soutient M. Wysocki, cité par le magazine Decanter.

Ceci pose un fâcheux problème aux chroniqueurs qui désirent bien décrire le vin. À quoi ça sert si personne ne sent ni ne goûte la même chose?

Il faut peut-être alors rester dans un registre plus général. Dire qu’un vin sent la fleur au lieu de parler de pivoine et de violette. Parler de fruits, de fruits rouges, de fruits noirs, au lieu de tenter d’identifier un fruit en particulier.

Personnellement, j’essaie depuis quelque temps que me concentrer plus sur les sensations en bouche, sur la texture, la qualité des tanins, l’équilibre et le plaisir que procure le vin. La qualité essentielle d’un grand vin c’est sa longueur en bouche, la persistance de ses saveurs, sa rémanence.