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DES VINS BLANCS BIO

Qu’est-ce qu’un vin bio?
C’est un vin fait sans utilisation de produits de la mort, ces produits dont les noms se terminent en cide qui signifie tuer: fongicides, herbicides et insecticides.

Michel Chapoutier nous dit dans la revue Cellier du printemps 2009 que «si vous utilisez la puissance de la mort contre une nuisance, vous l’obligez à résister et à accélérer sa capacité de reproduction.»

Un vin bio c’est un vin fermenté avec ses levures naturelles. Il ne faut pas assassiner la flore indigène, les levures du terroir pour les remplacer par une levure importée. C’est comme prétendre fait une symphonie avec un seul instrument ajoute M. Chapoutier. Le bio est basé sur le préventif «en donnant les moyens à la plante de se défendre elle-même, on arrive à des résultats étonnants.»

C’est ce que nous avons pu constater lors d’une dégustation de vins bio à l’Académie du vin de l’Outaouais. Ces vins nous ont impressionnés par la qualité, la complexité, et surtout la variété de leurs arômes.

Les vins blancs en particulier ont suscité l’émerveillement. Ils sont tous très typiques de leur appellation respective, sans exagération, sans esbroufe. Ils se distinguent par leur éclat, leur finesse et leur ampleur. Il n’y a pas là une saveur unique dominante, mais plusieurs qui se superposent, se succèdent dans un kaléidoscope étonnant.

Le premier vin de la série de quatre, le Sauvage 2006, de Pascal Jolivet, s’ouvre sur de discrets et fins arômes d’herbe. On reconnaît là, à l’aveugle, le sauvignon. La bouche est ronde, généreuse, tout en restant dans un registre de finesse et d’élégance. Une finale très longue de pomme croquante.

Servir avec les crustacés, les poissons cuisinés au beurre, les volailles.
  Alc. 12,5 %. Bio. 6000 bouteilles, sans filtration. 10945083  53 $

 

Le deuxième vin est très doré avec des flaveurs de fruits confits, c’est costaud, minéral, très bon et chaleureux. Cette Coulée de Serrant, Savennières 2006 de Nicolas Joly est fort jeune, mais déjà abordable et bien bonne. C’est surprenant pour un chenin de savennières qui nécessite souvent des années avant d’attendrir ses excès acides. Je constate d’ailleurs depuis quelque temps que les savennières semblent prêts plus tôt. On n’a plus à les attendre dix ans.

Alc. 14,5 %. Sept hectares en biodynamie. Rendements faibles de 20-25 hl/ha. Filtration et sulfitage légers. Bois neuf à 5 %.

  111 $ au Québec  10222088, 89 $ en Ontario 88229  

 

Chante-Alouette Hermitage 2005 de Michel Chapoutier explose avec ses jolies saveurs de papaye, de bonbons jaunes et de caramel. C’est floral, exubérant, riche, fruité et extrêmement long. Déjà bon, mais à mettre en cave pour 10-15 ans et à reboire régulièrement.

Pour accompagner homard, poissons,volailles en sauce, viande blanche, chèvre, bleu, plats épicés, curry «et sans oublier les volailles cuisinées aux champignons ou aux truffes sur un vieux millésime.»

  Alc. 14,5 %. Biodynamie. Cépage marsanne  140541  74,25 $ 

 

La tournée des blancs se termine par un cocktail de fruits exotiques, un Pinot gris Hengst, Alsace Grand Cru 2005 du domaine Josmeyer. C’est très fruité, onctueux, le sucré est fin, c’est minéral, bien expressif, pas introverti du tout. On se demande combien de grammes de sucre. On avance 8 ou 9, en fait il y en a 17 g/l qui sont appuyés sur une acidité éclatante. Un étalon (hengst) qui définit bien ce qu’est un excellent pinot gris.

À servir avec les homards en sauce, les risottos aux champignons, les plats chinois et marocains.

  Alc. 14 %. Biodynamie.  10446508   50,50 $ 

 

Donc, quatre vins blancs plus que recommandables, à boire et à mettre en cave.

Hausse des surfaces bio de 50 %

La popularité des vins bio s’accroît rapidement depuis quelques années particulièrement en France. En dix ans (1998-2008), le nombre d’exploitations est passé de moins de 500 à 2300, la surface bio de moins de 5000 ha à 15 000. Il y a eu tout un bond en 2008, ou le nombre d’hectares en conversion bio était de 12 000 ha, soit près de 5 000 de plus que l’année précédente. (chiffres AIVB)

Depuis deux ans, il y a eu une hausse des surfaces bio de 50 %, selon Bio-Marché.  La surface totale bio s’établit donc à environ 30 000 hectares aujourd’hui en France, soit 3,3 % du total des vignes). 

Je vous parlerai bientôt de quelques rouges bio.