Aller au contenu

La LCBO vérifiera le niveau de natamycine dans le vin

Depuis la découverte dans des vins argentins de cette substance interdite lors de contrôles en Allemagne en novembre, la société des alcools de l’Ontario, la LCBO, a entrepris de développer un protocole de vérification du niveau de ce fongicide dans le vin.

Le vice-président responsable du contrôle de la qualité à la LCBO, George Soleas, nous explique que la natamycine est utilisé pour combattre la prolifération des champignons dans les produits alimentaires. Certains de ces champignons sont très dangereux comme l’ochratoxine A qui est cancérigène, d’autres moins comme les brettanomyces. Ces derniers cependant donnent une mauvaise odeur au vin.

La natamycine ne fait pas partie de la liste de produits permis dans le vin au Canada, ni en Europe d’ailleurs, mais elle est utilisée dans d’autres pays.

On en a retrouvé dans des vins argentins de la gamme Fuzion en Allemagne et dans des vins sud-africains. Elle est largement produite et utilisée en Chine.

M. Soleas nous dit que d’ici deux semaines, la LCBO sera en mesure de détecter adéquatement la présence de ce fongicide dans les bouteilles.

Selon les règles canadiennes, si un vin contient plus 100 parties par milliard ou 100 microgrammes par litre d’élément non autorisé, le produit sera rejeté automatiquement. Si on détecte une quantité moindre, la LCBO en avisera les autorités de la santé alimentaire afin de voir les mesures à prendre.

M. Soleas ne croit pas que le produit soit dangereux, mais vu qu’il n’est pas permis au pays, «notre rôle est de s’assurer qu’il n’y en a pas dans le vin vendu ici.»

La LCBO serait la seule au Canada à faire ce contrôle dans le vin. Son laboratoire d’analyse est réputé mondialement et de nombreux producteurs de partout y font appel.

Le vice-président nous dit que si son laboratoire détecte la natamycine dans un vin, l’information sera transmise à l’Association canadienne des sociétés des alcools qui pourrait faire suivre l’information aux autres telle que la SAQ.


À la SAQ

À la Société des alcools du Québec d’ailleurs, on nous dit qu’on ne vas pas faire d’analyses sur la présence de ce produit dans le vin, mais qu’on va plutôt compter sur la collaboration habituelle de la LCBO. De plus, la SAQ est en contact avec les pays fournisseurs, dans ce cas-ci Wines of Argentina et demande que ces exportateurs garantissent la qualité de leurs produits.

Le Canada est devenu en 2009 le deuxième plus important marché pour les vins argentins. Les exportations au Canada ont augmenté de 40 % en un an.

Le Québec est un client très important de l’Argentine. Il y a 159 vins de ce pays sur les tablettes des magasins de la SAQ.

Après la France (31 %) et l’Italie (23 %), l’Argentine occupe la troisième place dans les ventes totales en volume avec 9 % du marché, devançant ainsi l’Espagne, les États-Unis et l’Australie.

La Corée du Sud vient après l’Allemagne de retirer de la vente dix vins argentins et sud-africains.

L’Argentine avait réagi après le rejet allemand en demandant à ses producteurs de cesser d’utiliser la natamycine même pour nettoyer les cuves et boyaux.

  Texte modifié le 19 février pour y ajouter la réponse de la SAQ.