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POURQUOI LE QUÉBÉCOIS AIME-T-IL TANT LE VIN DE CAHORS?

Pascal Verhaeghe, Château du CèdreLe Québécois est le plus gros consommateur de vin de Cahors hors France!

En effet, le Québec achète 43 % des exportations de vins de Cahors, 48 % en valeur; très loin devant les États-Unis, la Grande-Bretagne et les autres pays!

C’est une donnée étonnante que j’ai découverte en préparant un voyage de presse dans cette région viticole du Sud-Ouest de la France.

Pourquoi sommes-nous leurs meilleurs clients? J’avais hâte d’arriver là-bas pour le savoir. Mais à Cahors, de nombreux producteurs m’ont demandé pourquoi on est leur meilleur client.

Où pourrais-je trouver la réponse? Là-bas et ici.

En guise de réponse, j’émettrai plutôt une hypothèse.
Il y a quatre facteurs qui peuvent expliquer ce goût des Québécois pour les vins de Cahors. Disons-le tout de suite, ce n’est pas un goût passager, il s’accentue plutôt. La consommation de vins de Cahors a presque doublé au Québec en seulement cinq ans.

Nous achetons 1 235 665 bouteilles de vin de Cahors par année pour un total de 19,4 millions de dollars (Chiffres SAQ 2009-2010).

Il y a 79 vins de cette région référencés à la SAQ. Soit 11 en produits courants et 68 en spécialités.

Les facteurs expliquant cet amour Québec-Cahors sont :

  1.   le climat
  2.   la nourriture
  3.   le prix et le ratio qualité-prix
  4.   la constance et l’évolution

Climat et nourriture

Les vins de Cahors étant des vins chaleureux, bien tanniques, tendus d’une belle acidité et costauds sont très adaptés à notre climat froid, à nos hivers et à notre nourriture riche et calorifique.

La composante essentielle des vins de cahors est leur acidité. Elle est sous-jacente, presque constante, discrète, mais bien tendue, elle accentue les tanins et le fruit. Le vin n’est jamais mou, ni sucré comme tant de rouges. Cette acidité bien enrobée fait que le vin devient encore meilleur avec la nourriture.

Il accompagne très bien les viandes rôties, grillées, braisées ou mijotées; l’agneau, le boeuf, le canard, le gibier, les terrines; sauces aux champignons, au vin rouge, au poivre ou aux fruits sauvages.

Les prix

Sur les 47 vins de Cahors actuellement disponible sur nos tablettes, 25 se vendent à moins de 20 $ et 33 moins de 30 $.

Le moins cher, le Comte André de Monpezat, de la coopérative est régulièrement à 13 $. Il est même en vente à 10,95 $ ces jours-ci. Le deuxième meilleur vendeur le Ch. St-Didier-Parnac, généreux et bien tannique, présent ici depuis fort longtemps est à 14,75 $. Puis nous avons Les Comtes de Cahors à 13,90 $, le Clos de la Coutale 14,85 $ et le Chatons du Cèdre à 13,30 $.

Ce qui est encore plus étonnant, c’est qu’il y a deux vins de la section spécialité parmi les dix meilleurs vendeurs de cette région, soit le Ch. de Gaudou et le Ch. Lamartine.

Qualité-prix

Vous constaterez aussi qu’en général vous en obtenez pour votre argent. Au dessus de 20 $, le type de vin change carrément en richesse et en finesse, puis à plus de 33 $, vous touchez aux grands vins de cette région.
Ces prix ne se sont pas gonflés artificiellement comme en Italie et aux États-Unis.

La constance et l’évolution

Les effets de mode ont très peu joué jusqu’à maintenant dans cette région paisible du nord-ouest de Toulouse. Le vin de Cahors reste toujours le vin de Cahors. Ceci étant dit, il y a eu tout de même une lente et nette évolution au cours des dernières années.

Ces vins étaient souvent très rugueux, très rustiques. Nous ne nous en plaignons pas du tout, ceci allait très bien avec notre nourriture elle aussi peu délicate. Progressivement, la gastronomie du Québécois se raffine, le vin de Cahors a suivi, comme par hasard, le même chemin.

Donc, ce vin s’est maintenu en adéquation avec nos habitudes alimentaires.

En résumé, un vin riche, réconfortant, d’un bon rapport qualité-prix, accessible en grande quantité dans toutes les succursales depuis longtemps et qui accompagne très bien plusieurs de nos plats.

Ceci étant établi, il faut aussi préciser qu’il y a tout de même une grande variété de style parmi les vins de cette région. Ça va des très fruités, bien souples, aux plus tanniques. Des costauds aux raffinés. On trouve même maintenant des vins assez boisés.

J’ai découvert là-bas des vins fantastiques, certains disponibles ici d’autres pas.
Je vais vous en parler plus à fond dans le cadre d’un autre article, mais mentionnons quelques producteurs de grands talents : Clos Triguedina, Château du Cèdre, Lamartine; d’autres non disponibles ici, mais qui devraient l’être vu la grande qualité de leurs vins : Croisille, Mas del Périé, Tour de Miraval, Plat Faisant, Cenac, Clos du Chêne, Garinet… Certains aussi sont ici trop rarement comme Haut-Montplaisir.

Le vignoble de Cahors se transforme. Je vous parlerai dans quelques jours de bio, de culture raisonnée, de malbec, côt et auxerrois, de grands crus, de vins blancs de cette région, de producteurs innovateurs, de l’opération Malbec, et bien sûr de quelques vins à découvrir…

Sur la première photo, nous voyons Pascal Verhaeghe versant le vin de sa cuvée Grand Cèdre.

Pour en savoir plus sur les vins de Cahors, consultez le site www.vindecahors.fr