Ce n’est pas un poisson d’avril: un vin cher n’est pas nécessairement meilleur qu’un moins cher.
C’est le réputé Matt Kramer qui nous le rappelle dans sa chronique d’avril dans la revue Wine Spectator.
Il nous dit que presque personne n’est expert en vin, mais tous nous sommes expert en argent. «How good can it be if it’s that cheap?» Comment ça peut être bon si c’est si peu cher? «You get what you pay for». Vous en avez pour votre argent.
C’est un mythe, affirme le brillant columnist. «Mythful thinking»!
Le prix du vin, c’est comme celui des cosmétiques, des parfums. Le marketing vaut plus que ce qu’il y a dans la bouteille.
M. Kramer nous dit que jusqu’à 20 $, il peut y avoir une relation entre le prix et la qualité du vin, mais qu’au-delà de 20 $, ce n’est plus qu’une question de marketing. «But above that level, the relationship between wine quality and (high) price is a classic marriage of convenience: your lust and their calculation.» Traduction libre : «Mais au-dessus de ce prix, le rapport entre la qualité du vin et le prix n’est que le résultat de votre convoitise et de leur calcul.»
«The lust element is everything.» (Wine and Money, Matt Kramer).
Notre convoitise nous fait payer des prix faramineux pour certains vins. On n’a qu’à penser aux barolos, premiers crus de Bordeaux, vins de Bourgogne, champagne…
J’ajouterai à cela quelques trucs utilisés par des producteurs talentueux. La prime au boisé. Certains vignerons font faire une cuvée soi-disant haut de gamme. Ils l’aromatisent un peu plus avec du chêne neuf ou autres artifices pour attirer les amateurs de vins chocolatés et ils leur font payer très cher. D’autres font des cuvées opulentes, la cuvée de papi ou du grand papi, la supertoscane, la réserve… On y met plus de tout, plus d’alcool, plus de tanins, plus de vanille ou de noix de coco, plus de couleur. Ce n’est pas meilleur, mais c’est plus cher. La Toscane et Châteauneuf ont plusieurs exemples de ces supercuvées. Il y aussi des cuvées incones dont le prix de départ est très élevé juste pour plaire à ceux qui aiment payer cher.
Une gorgée et vous êtes impressionnés! Plusieurs chroniqueurs vins s’y font même prendre et publicisent ces mastodontes.
Si votre convoitise ne vous fait pas perdre la tête et le portefeuille et que vous voulez vérifier s’il y a vraiment de très bons vins à moins de 20 $, consultez ces deux sélections: