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Quels sont les cépages les plus prometteurs pour le Québec?

Projet # 6263, Rapport final CDAQ, mars 2011La Bourgogne a son pinot noir et son chardonnay; Bordeaux ses cabernets; Cahors son malbec; Alsace son riesling; Piémont son nebbiolo; Toascane son sangiovese. Des cépages qui y sont acclimatés et qui y donnent de bons résultats.

Au Québec, quels seraient les meilleurs cépages pour nos différentes régions?

Une équipe dirigée par Caroline Provost du Centre agroalimentaire de Mirabel tente de répondre à cette question.

Elle mène des études sur 18 cépages rustiques afin de trouver les meilleurs cépages pour les régions du Québec.

Des vignes (une quarantaine par cépages) de ces 18 cépages rustiques principalement développés au Minnesota ont été plantées à l’Abbaye d’Oka en 2008.

Plusieurs critères ont été analysés, dont la résistance aux gels, aux maladies (oïdium) la vigueur, le poids des baies, des grappes, le rendement, le rapport pelure/pépin/pulpe, teneur en sucre à la vendange, l’acidité, le pH, la teneur en potassium, en azote assimilable en polyphénols totaux et tannins.

Ce projet a permis d’établir une base de données scientifique pour les intervenants dans le domaine de la viticulture au Québec.

Un premier ensemble de résultats a été publié sur la vigne et les raisins. Toutefois, les résultats de la vinification ne sont pas encore publiés.

Il ressort de cette première publication que certains des 18 cépages étudiés seraient plus promoteurs, tels les marquette, skandia, baltica et frontenac pour les rouges; et E.S. 10-18-30, frontenac gris et E.S. muscat pour les blancs.

«Selon les principaux critères technologiques de maturité retenus (teneurs en sucre, acidité totale et pH), trois cépages rouges se distinguent : Marquette, Skandia et plus particulièrement le Baltica. À noter que cette distinction se vérifie également sur le plan organoleptique à la dégustation des baies. Cela devra être vérifié sur vin dans les prochaines années.»

Le frontenac a le meilleur rendement avec 6 tonnes/ha.
Le cépage ayant le taux de sucre le moins élevé est le St-Croix qui plafonne à 11,3% d’alcool potentiel.

«Au cours du millésime 2010, tous les cépages testés atteignent un teneur en sucre amplement satisfaisante pour la production de vin de qualité. Certains cépages rouges comme le Marquette, le Skandia et le Baltica dépassent même amplement le minimum requis.

L’utilisation de tels cépages peut s’avérer particulièrement intéressante dans le cadre d’assemblage pour rehausser le degré de cépages plus faibles. Il s’agit dans ce cas de cépages qualifiés « d’améliorateurs ».

Par ailleurs, non seulement ces cépages atteignent de fortes concentrations en sucres mais ils le font de manière particulièrement précoce, jusqu’à un mois d’avance sur d’autres cépages (Fig. 19 et 20). Cette donnée est spécifiquement importante au Québec où la date de récolte peut parfois être anticipée à cause de phénomènes externes (gel, oiseaux, etc.).»

«Dans ce contexte de millésime particulièrement favorable (2010), un cépage rouge (Frontenac) et deux cépages blancs (Frontenac blanc et Frontenac gris) n’atteignent pas une teneur en acidité totale favorable à la production de vins secs de qualité. À la récolte ils demeurrent encore avec des teneurs très élevées (entre 11 et 12,5 g/L ac. tartrique).

En revanche tous les autres cépages ont atteint un degré d’acidité suffisamment bas et donc sont aptent à être vinifié de manière qualitative sans intervention œnologique.»

Ces études ont été menés sur des raisins à la vigne, j’ai bien hâte de voir les résultats après la vinification. Ces raisins ont beau être rustiques, vigoureux, résistants, bien sucrés et pas trop acides; mais goûteront-ils bon?

Une histoire à suivre!

En attendant: des noms à surveiller: marquette, skandia et baltica (ce dernier cultivé dans la région de Matane).

 Source:
 Évaluation des caractéristiques techniques et des qualités vinicoles des cépages prometteurs de la vigne au Québec
 Mars 2011. Document PDF de 72 pages sur le site Agri Réseau.