L’important producteur de vin sud-africain, KWV, a admis que deux de ses sept vinificateurs ont ajouté des arômes artificiels dans deux de ses produits.
Même si l’Afrique du Sud permet l’ajout de copeaux de bois dans son vin, comme beaucoup de producteurs du Nouveau Monde, il est illégal d’y ajouter des saveurs artificielles.
Les deux employés fautifs voulaient ainsi accroître le goût de poivron vert de ces sauvignons blancs. Ils ont été congédiés. Les deux produits en cause sont le Laborie Sauvignon Blanc 2004 et le Reserve Sauvignon Blanc.
L’un des vinificateurs avait utilisé un arôme synthétique utilisé dans les jus de fruits, alors que l’autre a fabriqué son propre extrait de poivron vert.
Les dirigeants de la compagnie ont ordonné la destruction des 56 000 litres de vin contaminé et ont dit espérer que cela ne nuira pas à la réputation de KWV.
Deux médailles d’or
La compagnie a aussi admis que le millésime 2003 du Laborie Sauvignon blanc, qui avait gagné deux médailles d’or l’an dernier au Veritas avait aussi été trafiqué. On y avait ajouté de la pirazine pour accroître ce goût de poivron vert.
Ce scandale a éclaté à la suite d’une déclaration, l’an dernier, d’un spécialiste du vin sud-africain, Michael Frijdhon. Il n’avait pas donné de preuves, mais il avait fait assez de bruit pour forcer les autorités agricoles du pays à faire enquête. « Ce n’était pas le fruit de mon imagination. Il n’y a certainement pas que le sauvignon blanc qui est touché, mais c’est le plus évident », dit M. Frijdhon. Il ajoute que les arômes de groseille ou d’ananas semblent souvent suspects dans les sauvignons blancs locaux. « C’est un vin qui perd de son arôme avec la chaleur. » Ces arômes se retrouvent plutôt dans des sauvignons produits en régions plus froides.
Le grand patron de KWV, Willem Barnard, affirme que ses deux employés ont agi de leur propre initiative, sans la permission de la direction.
Ces deux produits ne sont pas sur les rayons de la SAQ, ni de la LCBO.