Plus de 30 centimètres de neige dans le vignoble du Languedoc!
Telle est la surprise qui nous attendait à notre descente d’avion le lundi 8 mars à Montpelier pour l’Opération Millésime 2009.
Les vignes enneigées, les oliviers qui ploient sous la neige mouillée, les routes bloquées, les longs bouchons. Les vignerons nous disent qu’ils n’ont pas vu tant de neige depuis 30 ans.
Il fait moins 2. Pas de pneus à neige, peu de déneigeuses dans ce pays où l’on déjeunait (dînait) en terrasse la semaine précédente.
On quitte un Québec presque sur l’herbe pour arriver dans la garrigue toute blanche.
Mais qu’importe, on nous dit que ce sera très bon pour la vigne. «La neige c’est une bénédiction pour la vigne. Elle apporte une bonne réserve d’eau, mais surtout de l’azote dont profiteront les racines», nous dit Jean Pierre Thène, directeur du syndicat des AOC Corbières.
De la neige, de l’eau on en a grandement besoin dans ce Sud de la France qui est justement en déficit hydrique depuis quelques années. Il y a tellement peu d’eau dans le sol que l’an dernier des pieds de vigne n’ont pas produit un seul grain de raisin nous dit Frantz Vènes du domaine Massamier La Mignarde de l’appellation Minervois La Livinière.
Nous étions sur place à l’abbaye de Fontfroide (Narbonne) et à celle de Valmagne, près de Sète pour déguster des vins du millésime 2009. Des centaines de vins de presque toutes les appellations du Languedoc. Plusieurs de ces vins étaient aussi accompagnés de leur frère ainé du millésime précédent.
Il est difficile de juger des vins rouges qui ne sont pas encore prêts. Les 2008 par contre sont pour plusieurs fruités, parfois épicés, quelquefois éclatants et souvent bien agréables. Certains blancs nous ont bien plus. Mais il y a peu de blancs dans cette région trop chaude.
Nous avons dégusté dans des décors merveilleux, dans les murs d’abbayes magnifiques, sous des conditions toutefois un peu difficiles. Pas seulement pour le dégustateur. Il lui suffisait de se couvrir le chef afin de se mieux concentrer, mais surtout pour les vins, les rouges, qui paraissaient plus tanniques qu’il ne le sont sûrement en réalité.
J’y ai dégusté des vins surprenants, certains de coins de pays peu connus ici comme Pézenas, d’autres de régions plus tels Corbières, Minervois et Saint-Chinian.
La trentaine de journalistes présents a participé à une compétition rapide entre des vins de Minervois La Livinière et de Corbières-Boutenac. Deux vins de cette dernière appellation sont arrivés premiers.
Languedoc est une vaste région. On y fait énormément de vin. On veut y hausser la qualité du produit. Il y a eu de gros progrès qualitatifs depuis les dernières années. On l’a constaté sur place. On a découvert des vins très bons. De nombreux producteurs se sont regroupés sous des appellations plus précises, plus exigeantes. Et on veut aller plus loin.
Le président du comité interprofessionnel des vins du Languedoc, Frédéric Jeanjean veut mettre en place un système de crus, une hiérarchie des crus. Les grands vins seraient goûtés et agréés chaque année afin d’établir une hiérarchie des meilleurs. Ce système des grands crus serait aussi ouvert aux vins de la catégorie IGP (Indication Géographique Protégée), anciennement vins de pays.
Il faut dire ici que ce propos ne nous a pas étonnés. Des grands crus en vin de pays! Oui, nous avons goûté sur place des vins de pays bien meilleurs que plusieurs vins d’appellation AOP (Appellation d’origine protégée, anciennement AOC).
Je vous ferai part dans les prochains jours de mes commentaires sur des vins du Languedoc des millésimes 2008 et 2009, sur des appellations à surveiller, des producteurs qui ressortent du lot, des surprises, etc.
En attendant, consultez la section des vins du Languedoc…