J’ai publié hier des liens vers deux textes sur le débat concernant le monopole de la SAQ.
Il s’agissait tout simplement de signaler les deux textes les plus fouillés sur le sujet publiés dernièrement par un économiste et un sommelier.
Ça ne veut pas dire que j’ai vérifié tout ce qui est écrit dans ces deux articles.
Cependant, on m’a reproché d’avoir partagé un article partisan qui «contient beaucoup de faussetés.»
C’est évident que les deux textes sont partisans, dans le sens que l’un propose la libéralisation du monopole et l’autre nous dit que la SAQ est le meilleur système de vente de vin au monde.
Oui, il y a des erreurs dans le texte de Génaël Revel. Mais je crois qu’elles ont été faites de bonne foi.
M. Revel affirme qu’un des avantages de la SAQ est «le remboursement des bouteilles défectueuses (unique au monde).» Ce qui est faux. Toutefois, le plus important c’est que cela n’a rien à voir avec la SAQ. C’est tout simplement de respecter la Loi de protection du consommateur comme doit le faire toute entreprise au Québec. Notons aussi que le monopole de l’Ontatio (LCBO) applique aussi la même politique, mais avec plus de transparence et moins de chichis. (Plus de détails ici.)
M. Revel mentionne aussi comme avantages du monopole «la garantie sanitaire», comme si ce n’était pas le cas dans les autres pays!
Il avance aussi que la SAQ a «le plus grand choix d’appellations de vins et d’alcools au monde (12 000 références).» Comparer le choix de vins dans tout un État à celui d’un seul magasin ailleurs, c’est comme comparer un paquet d’oranges à une pomme. Il est évident qu’il y a beaucoup plus de choix de vins en France ou en Italie, ou en Angleterre, ou en Belgique qu’au Québec. Le choix y est beaucoup plus grand et même en Suède où il y a un monopole, tout consommateur peut commander du vin de tous les producteurs d’Europe sans passer par le monopole (P. Karlsson). Toutefois, il faut dire que le choix de vins du Chili, d’Afrique du Sud et d’Australie est plus grand au Québec qu’en Europe. C’est probablement parce qu’ils n’apprécient pas ces vins.
Le sommelier donne aussi comme avantage que le monopole distribue une partie de ses bénéfices. Ce que fait aussi toute compagnie que le gouvernement juge utile de taxer.
Finalement et on arrêtera là, M. Revel donne comme avantage du monopole «la tarification identique et contrôlée d’un même produit dans toutes les succursales». Un lecteur m’écrit à ce propos «que préférez-vous? Payer une bouteille très cher dans toutes les succursales ou bien payer la même bouteille tantôt pas chère tantôt vraiment pas chère selon les magasins? Devrait-on se réjouir d’avoir la certitude absolue de payer trop cher dans tous les magasins ?»
On peut se demander ici si c’est vraiment le rôle de l’État de choisir notre vin et de s’assurer qu’il se vende le même prix dans toutes les régions du Québec.
Mentionnons en terminant que plusieurs succursales de la SAQ sont fermées aujourd’hui dont toutes les SAQ Sélection.