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Une étiquette, une note de 94, mais quatre mélanges

En lisant, la dernière édition de la revue de vin Decanter, je tombe sur un article bien intéressant sur les variations de goût des bouteilles de vin.

On déguste six vins, tous différents, pour finalement découvrir qu’il s’agit de six bouteilles du même producteur et du même millésime!

Comment expliquer ces différences de bouteille?
L’auteur Richard Hemming énumère cinq variables qui peuvent expliquer cela.
 
L’une de ces variables est le lot d’embouteillage.

Pour l’illustrer, M. Hemming donne un exemple: le cas du Schild Shiraz Barossa 2008.
Ce vin obtient une note de 94 points du magazine Wine Spectator, et une 7e position à son Top 100 annuel de 2010. Le succès est assuré pour ce vin de vingt dollars.

Ce 94 points shiraz, comme on dit en anglais, est devenu très populaire en un instant.

Malheureusement, au moment du dévoilement du palmarès, le producteur Schild n’en a plus. Alors il achète d’autres jus et embouteille quelques dizaines de milliers d’autres bouteilles sous la même étiquette.

Ce producteur en était au quatrième embouteillage de vin sous cette étiquette de Shiraz 2008.

Découvert, il avoua et dit que cette dernière cuvée a été «méticuleusement travaillée pour être aussi proche que possible de l’original».

Devant le tollé soulevé aux États-Unis, il ajouta que cette mise en bouteille supplémentaire n’a pas été envoyée aux États-Unis. «Ce nouveau mélange est purement pour le marché australien, il n’y a donc aucune raison de litiges aux États-Unis», insista-t-il alors.

Ce vin, (lequel?) se vendait 25,95 $ à la Société des alcools du Québec. Il y en a eu aussi au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique. On ne sait pas si ce fut l’original ou un des trois autres embouteillages.

C’est le 2010 qui est sur les rayons de la SAQ actuellement.

  Bait and Switch? Wine Spectator, mars 2011
  Bottle variation, Decanter, juin 2013