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Condamnée pour dénigrement de vin de Bordeaux

Une dame du Bordelais est condamnée à payer 125 000 euros (192 000 $) pour avoir dénigré les vins de Bordeaux.

Valérie Murat avait fait analyser une vingtaine de vins de Bordeaux par un laboratoire privé. Elle a publié, l’an dernier, les résultats disant que ces vins contenaient des traces de pesticides.

Des traces de 28 molécules réputées potentiellement cancérigènes et certaines perturbatrices endocriniennes dans des vins provenant de vignoble labellisé de «Haute valeur environnementale».

L’association de promotion des vins de Bordeaux, le CIVB, a porté plainte devant le Tribunal de commerce de Libourne disant que les pesticides utilisés étaient parfaitement légaux.

La juge lui a donné raison et a ordonné à la dame de retirer l’article «Analyses de résidus de pesticides dans les vins, les résultats: La HVE encore gourmande en pesticides!» de son site internet Alerte aux toxiques et l’a condamné à payer 125 000 euros à l’association de promotion des vins de Bordeaux. La dame va faire appel.

Qui gagne et qui perd dans cette affaire ?
Le CIVB a engagé une avocate qui avait défendu Monsanto. Il a poursuivi une dame en lutte contre l’utilisation des pesticides dans les vignobles à la suite de la mort de son père qui avait travaillé dans ces milieux pollués de Bordeaux.

Cette «victoire juridique» des grands de Bordeaux ne risque-t-elle pas de nuire encore plus au commerce de ces vins et de se transformer en défaite commerciale ?

Les gens du CIVB me semblent agir comme des ados fâchés et non comme des adultes gens d’affaires sensés !

Ce qui compte plus dans les affaires que le tribunal commercial, c’est le tribunal populaire.
Donc, au final, il y a grand risque que ceux qui gagnent auprès des juges… perdent auprès des consommateurs. Certains crient déjà au jugement bâillon.

Les producteurs de vin de Bordeaux ont la réputation d’utiliser trop de pesticides dans leurs champs, comme ceux de Champagne d’ailleurs.

Cette action risque d’accroitre ce qu’on appelle le «Bordeaux bashing» – le dénigrement des vins de Bordeaux. Certains boudent ces vins. Des sommeliers et restaurateurs se targuent même de ne plus vendre des vins de cette région. On accuse ces grands producteurs de vendre leurs vins trop chers et de trop utiliser de pesticides.

Valérie Murat va faire appel de ce jugement. On parlera encore de ces traces de pesticides dans les vins non bios de Bordeaux.

Cette affaire qui semble à première vue très négative sera en fait très positive. Elle nous permettra probablement de réfléchir encore plus sur l’utilisation des pesticides dans la viticulture et possiblement d’assainir un peu ces modes de culture.

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