Je reçois hier matin un courriel de la SAQ m’incitant à acheter des spiritueux.
Cette missive signée SAQ Inspire m’est adressée même si je ne suis pas un consommateur de fort. On y lit «jusqu’à 110 produits à prix réduits et une foule de points bonis». Puis, il y a la flèche «j’en profite» qui mène à une page montrant des verres remplis de liquides colorés à côté des mots «inspiré pour un apéro ensoleillé».
Je ressens un certain malaise. Notre société d’État qui pousse à la consommation de boissons fortes !
«Profitez de chaque rayon sur la terrasse et amusez-vous à concocter des cocktails colorés pour vos invités», insiste la SAQ.
Les cocktails colorés, visiblement cette publicité s’adresse principalement aux jeunes. Est-ce vraiment le rôle d’une société d’État d’inciter les jeunes à consommer des alcools forts.
De plus, une telle publicité apparait aussi aujourd’hui en première page du site internet de la SAQ.
Est-ce qu’il ne serait pas mieux de laisser ce rôle publicitaire aux fabricants. Les fabricants devraient faire la pub sur leurs alcools forts et non la société d’État.
Est-ce l’appât du gain qui pousse les dirigeants actuels de la SAQ a faire tant la promotion des spiritueux au détriment des vins.
La majoration de la SAQ sur les vins d’entrée de gamme est de 134 %; alors qu’elle est de 277 % sur les spiritueux d’entrée de gamme.
Nous avons toujours été fiers au Québec de consommer plus de vin — un alcool peu fort à 12-14 degrés — que des spiritueux — des alcools forts à 40 degrés.
Depuis quelque temps, les ventes de spiritueux augmentent plus vite que celles du vin au Québec: en valeur c’est une hausse de 8,3 % pour les spiritueux contre 2,9 % pour le vin de 2017 à 2018. Et cette année, c’est encore plus fort: des hausses de ventes des spiritueux de 18 % pour le seul troisième trimestre contre 4 % pour le vin.
N’y a-t-il pas un danger à inciter les jeunes consommateurs à consommer des alcools forts?