De tous les vins du prochain arrivage que nous avons dégustés, ce sont les italiens qui nous ont surtout séduit et même, pour certain, impressionné.
L’incontestable vedette du prochain arrivage est un fier Toscan, le Pian Delle Vigne. C’est l’un des fleurons de l’écurie du Marquis Antinori, qui a révolutionné la viticulture florentine. D’appellation Brunello di Montalcino, ce vin, sans trahir totalement le style de sa race d’origine, est de facture très moderne et, par plusieurs aspects, fait beaucoup vin du nouveau monde.
C’est le fruit imposant qui séduit immédiatement celui qui y met le nez. Ce fruit est accompagné de toute un palette d’arômes qui prouvent sa complexité, bien que ce vin soit encore très jeune. La bouche suit et déborde elle aussi de fruit, sans lourdeur aucune cependant. La matière est riche et solide. L’impression gustative est néanmoins tout à fait soyeuse. C’est un délice au palais, qui dure et qui dure.
Ce véritable vin de plaisir séduit totalement aujourd’hui. Il sera magnifique quand il aura atteint la maturité, dans au moins cinq ans.
À 60 $, ce n’est pas si cher pour un tel vin, surtout si l’on compare avec celui des autres vedettes de ce producteur, Tignanello et Sassiscaia par exemple.
651141 – Pian Delle Vigne, Brunello di Montalcino, DOCG, Marchesi Antinori, 1999, 61,95 $ ****½
Notre deuxième coup de coeur est un cru du Barolo, le Cannubi de Marchesi di Barolo. Autre région, autre style, complètement. Le Barolo est un vin plus difficile à apprécier. Ce n’est pas un vin séduisant, mais c’est un vin magnifiquement structuré qui développe des flaveurs qui lui sont uniques.
Le vin dégusté est encore très jeune et est encore loin d’avoir développé toute sa complexité olfactive. De fait, on peut regretter une certaine retenue de la puissance arômatique. Prunes très mûres et chocolat sont néanmoins bien présents et témoignent de l’authenticité de la race. Le vin explose en bouche. Le fruit [la griotte], les tannins et l’acidité se manifestent avec éclat.
La finale est dure et un peu sèche. C’est ce qui rebute bien des gens, qui trouvent souvent les Barolos ingrats. Pour les amateurs qui ont réussi à apprivoiser ce style particulier, le plaisir du véritable Barolo est cependant tout entier dans ce vin.
980912 – Barolo Cannubi, DOCG, Marchesi di Barolo, 1999, 72,95 $ ****
Nous aurions aussi aimé goûter le vin né de la collaboration entre le Californien Robert Mondavi et le Toscan Frescobaldi, l’illustre Luce Della Vite. Malheureusement, ce vin n’était pas disponible aux journalistes, lors de cette dégustation. La réputation de ce vin est grande, tout ce que touche Mondavi se transforme en or.
À 100 $, il nous est impossible de recommander un vin que nous n’avons goûté. Les inconditionnels se précipiteront sûrement.
710046 – Luce della Vite, IGT della Toscana, Marchesi de Frescobaldi/robert Mondavi, 2000, 99,95 $
Pour varier un peu le menu, signalons deux vins de la maison australienne Penfolds. Nous avons goûter le Bin 389, un assemblage de cabernet sauvignon et de shiraz. L’origine des raisins n’est pas précisée et le vin qui en résulte nous est apparu tout aussi anonyme. Nez facile, bouche à l’avenant. Du fruit, certes, nous sommes en Australie. Les tannins sont cependant plutôt tristes et granuleux. Un vin sans éclat et, pour tout dire ennuyant.
L’autre Penfolds offert a meilleure réputation. Le Bin 407, un vin issu du seul cabernet sauvignon, fait habituellement honneur à la grande maison australe. Malheureusement, il n’était pas disponible à la dégustation. Vintages a certainement jugé que l’opinion des journalistes n’était pas nécessaire pour que le vin vende. On a probablement raison, Surtout qu’à seulement 33 $, ce vin va s’arracher.
309625 – Bin 389, Cabernet/Shiraz, Australia, Penfolds, 2001, 38,95 $ ***
414987 – Bin 407, Cabernet Sauvignon, Australie méridionale, Penfolds, 2001, 32,95 $
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