Je lisai un article concernant un restaurant de Montréal, La Montée de lait, sur le site Guide Resto Voir, où on fait l’éloge de ce bistrot tout en regrettant toutefois que le prix des vins soit très élevé.
L’article est suivi des commentaires d’un consommateur qui écrit «La carte des vins (…) avec la plupart des bouteilles dépassant les 100 $ chacune nous a découragées. Nous nous sommes rabattus sur une étiquette privée (L’Engoulevent, un Saint-Chinian) à 61 $ (plus taxes et service!) (…) Mais comment comparer? Quel multiple ont-ils utilisé pour établir le prix? Une fois et demie, deux fois, deux fois et demie le prix établi par la SAQ?»
Oui, deux fois et demie! Vérifications faites, ce vin L’Engoulevent de Yannick Pelletier, se vend 24,63 $ en importation privée auprès de l’agence Les Flavones.
Donc, un bénéfice de 36 dollars sur cette bouteille de 24 $!
Le restaurateur achète une bouteille le mardi et la vend 61 $ le samedi qui suit. Est-ce qu’ouvrir la bouteille, verser deux verres et placer la bouteille sur la table vaut vraiment les 36 $ plus service, donc 42 $? Si la bouteille est conservée en cave cinq ans ou dix, on pourrait demander un prix élevé. Mais ici, il n’y a pas de plus value.
Il y a abus! Un bénéfice de 7 à 10 $ serait sûrement une rémunération suffisante pour le restaurateur.
Est-ce qu’il ne serait pas mieux de hausser le prix des plats afin de vendre le vin à un prix honnête?
Est-ce que le consommateur amateur de bon vin va accepter longtemps de se faire plumer ainsi?