«Les prix sont bons au Québec, les prix sont dans la bonne moyenne» a dit le président de la Société des alcools du Québec à une émission radiophonique locale à Montréal ce matin. 1
«On ne paie pas plus cher… Les prix sont dans la bonne moyenne en Amérique du Nord… on fait une bonne job», dit M. Alain Brunet
Il dit qu’un blogue rapporte «1 ou 2 % d’écart».
Pourtant si on regarde les chiffres, on n’a pas le même portrait du tout.
«Les spiritueux se vendent en moyenne 11 % plus cher au Québec que partout ailleurs dans cette recherche, alors que pour le vin, il s’agit d’une différence de plus de 23 %.» 2
C’est ce qu’on lit dans le document de recherche Le monopole d’État versus l’entreprise privée dans la vente de vins et spiritueux présenté par Maxime Péloquin pour l’obtention de sa maîtrise à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
Le chercheur a étudié les prix de 50 vins et de 50 spiritueux disponibles dans trois monopoles et dans trois grands magasins privés en Amérique du Nord.
Les monopoles sont ceux du Québec, de l’Ontario et de la Pennsylvanie. Les grands marchands privés sont Bev-Mo (Californie), 67 Wine and Spirits (New York) et Crown Wine and Spirits (Floride).
On y lit qu’ «au final, 85 % des produits, quels qu’ils soient, se retrouvent à des prix supérieurs sur les tablettes des deux monopoles canadiens.»
Le résultat, pour le vin seulement, c’est 23 % plus cher à la SAQ que dans les 5 autres commerces, taxes et taux de change compris.
Comparé à l’Ontario, le vin est 7,63 % plus cher au Québec.
Même le monopole de la Pennsylvanie fait mieux que la SAQ et la LCBO. «En fait, cette société d’État (américaine) est même plus compétitive au niveau des prix que certaines entreprises privées utilisées dans la base de données», note M. Péloquin dans son mémoire de maîtrise.
1. 98,5 fm, Paul Arcand interroge Alain Brunet, 6 novembre 2014
2. «Le monopole d’État versus l’entreprise privée dans la vente de vins et spiritueux», Maxime Péloquin, École de politique appliquée, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke, avril 2014, 72 pages.