Attention, vin sérieux!
Il est toujours difficile de bien juger un vin. Dans une séance de dégustation, on peut en tester 4, 10, 40, voire plus. On va un peu vite. Une gorgée, deux gorgées, on crache et on passe au suivant. Les tanins s’accumulent, un vin en cache un autre. Un vin plus délicat à côté de vins costauds et il paraîtra fluet.
Un bourgogne entre des vins du Nouveau Monde sera difficile à apprécier.
Ce bandol a été dégusté à côté d’un de ses cousins le Pradeaux. Il a bien fait, assez bien paru, mais il paraissait plus simple et moins sérieux que l’autre.
Mon collègue Alain m’a alors suggéré d’apporter le reste de la bouteille et de le goûter de nouveau le lendemain.
Le soir il avait des arômes de fumée et de cendre. Une bouche tannique, granuleuse, des saveurs de bonbons en finale. Sec et un peu asséchant.
Le lendemain, je sors la bouteille du frigo et je m’en vide un grand verre que je laisse à peine tempérer. Oh surprise! Des saveurs de poivre et d’épices douces. Un délice. Des tanins bien enrobés, un fruité éclatant. Toutes les composantes sont maintenant bien intégrées. Puis, il a bien accompagné les bruschettas.
Donc, un vin qu’il faut aérer et même servir froid.
Élevage en foudre de 50 hls. pH 3,63. Alc. 13 %. Cépage mourvèdre.
Bandol, Provence.