Un vin ample, charnu, d’une belle rondeur et tout de même assez costaud. À servir avec les ragoûts. L’année 2004 a donné des vins bien tanniques en Toscane. Il faut les passer en carafe ou les laisser vieillir encore.
Ce vin a été dégusté sur place avec le producteur Michele Satta qui nous dit « j’ai beaucoup à apprendre sur mon sol et sur le choix des cépages à y planter. J’utilise un peu moins de merlot. Il fait trop chaud ici sur mon domaine, ce qui fait que ce cépage arrive à maturité trop rapidement. »
Le Piastria 2005 est très différent avec ses saveurs de fruits chauds. Ses tanins sont semblables, mais le vin est un peu plus long.
M. Satta ajoute « je ne filtre pas mes vins et je n’utilise pas beaucoup de soufre, donc il me faut attendre un an de plus que les autres producteurs de la région pour vendre mon vin. Je n’aime pas la puissance, mais les saveurs et l’élégance. »
À l’évidence, ce sont des vins à laisser vieillir un peu. À preuve, le Piastria 2001 est prêt à boire, exubérant, bien fondu, harmonieux et très persistant. Dégusté aussi en mars dernier. Un assemblage de cabernet sauvignon, merlot, syrah et sangiovese.
Le vin de la maison que j’ai préféré le plus est le i Castagni, (70 % cabernet sauvignon, 20 % syrah et 10 % teroldego) complexe et très long dans les millésimes 2001 et 2004, malheureusement non disponible au Québec.
M. Satta fait aussi un très bon 100 % sangiovese, le Cavaliere qui était disponible dans le millésime 1999 en Ontario. C’est un vin de repas de grande qualité.
Bolgheri est une appellation assez récente. Elle ne date que de 1995 (www.bolgheridoc.com). C’est une zone montagneuse près de la mer. Les producteurs là-bas se cherchent encore, nous aussi d’ailleurs. Est-ce qu’il y a une typicité Bolgheri? Je ne sais pas. Le directeur du consortium Bolgheri, Paolo Valdastri, accompagné de l’oenologue du groupe David Casini, nous dit que « Bolgheri est l’expression de la pureté du cépage dans un terroir méditérannéen. Nous sommes très jeunes et nous devons continuer à faire des expériences. On a de grands vins ici, tels les Masseto, Ornellaia, Tignanello et Paleo. On part de cette réalité là. On voit que le marché est très ouvert à ces vins. »
L’appellation a été créée après que ces vins de marque (y compris le Sassicaia) soient devenus très populaires sans avoir besoin d’appellation. Ils se font appelés vins de table, IGT ou supertoscans. Le fils de Michelle Satta conclut « on existe ici que depuis 20-25 ans. Ça nous prendra plus de temps pour comprendre ce qu’on peut faire de mieux sur ce territoire. »