Le consommateur devient de plus en plus exigeant. Il demande des vins «santé», des vins qui contiennent le moins possible de produits ajoutés. Le soufre est dans la mire du consommateur exigeant.
Pourtant, le soufre, appelé aussi sulfite, est un préservatif quasi essentiel. Il stabilise et préserve le vin. Si on n’en met pas, ou trop peu, on court des risques. Le vin peut évoluer dans tous les sens, s’oxyder rapidement comme on l’a vu en bourgogne blanc récemment, et surtout, il semble voyager bien mal. Ainsi, ces vins peu protégés doivent être transportés et conservés dans des conditions optimales et toujours au frais.
On a un bel exemple ici avec ce vin du sympathique producteur Michele Satta en Bolgheri (Ouest Toscane). Ce Piastraia, dégusté chez lui (décembre 2008) était délicieux. Il nous dit «je ne filtre pas mes vins et je ne mets pas beaucoup de souffre.»
Toutetois, rendu de ce côté ici de l’Atlantique, ce n’est plus le même vin. Acheté à la SAQ et dégusté il y a quelques mois, le vin était astrigeant et très rugueux. Je décide d’en laisser reposer en cave afin de le revoir plus tard.
J’en ai goûté deux autres bouteilles hier soir. La première, à l’aveugle dans un club de dégustation (l’AVO), avait des odeurs de piment, de jus de fruits, de jus de tomate et de cornichon dans le vinaigre. Un mélange déroutant! En bouche, c’est toutefois, un cocktail de fruits.
Une deuxième bouteille, sortie de ma cave, est fort différente avec ses très beaux arômes de fruits frais et de griottes. Le liquide est cependant très brouillé avec un grand nombre de particules comme dans le fond d’une cuve. La bouche est grasse, très fruitée, les tanins sont par contre bien rugueux et presque astringeants. J’ai beaucoup aimé la première gorgée, moins la deuxième, beaucoup moins la troisième, puis à la quatrième j’étais lassé.
La version 2001 de ce vin est par contre bien agréable avec son fruit à la fois épicé et sucré (aussi bon qu’en mars 2008.)