Est-ce que le consommateur peut acheter le vin à l’aveugle?
Est-ce qu’un vin peut être très bon année après année?
«Je n’ai plus le temps de goûter un grand nombre de vins chaque année», dit François Chartier sur les ondes de la radio de Radio-Canada.
Dans son dernier livre Le Chartier, Guide d’harmonisation des vins et des mets, 500 vins à acheter les yeux fermés M. François Chartier écrit «ces 500 ont fait leurs preuves, millésime après millésime, beau temps mauvais temps. Peu importe le millésime, ce sont des vins à acheter les yeux fermés, maintenant, l’an prochain ou dans trois ans…»
Il ajoute que ces vins «seront les classiques des millésimes à venir.» M. Chartier dit que ce dernier guide est intemporel et qu’il servira pour nos achats au cours des prochaines années.
Comment garantir que les prochains millésimes de ces vins permettront de nous donner autant de satisfaction? Le passé, selon le sommelier Chartier.
Pourtant, à quelques rares exceptions, au Brésil notamment, le vigneron n’a qu’une chance par année, une récolte, une production.
Chaque année le climat est différent, la température, la quantité de pluie, l’ensoleillement; ainsi que les attaques de champignons et d’insectes, les périodes de sécheresse… tout varie.
Chaque année le vigneron doit prendre un grand nombre de décisions: le genre de taille de la vigne, les quantités et types de traitements phytosanitaires, le type d’effeuillage, la date de récolte, l’ordre de cueillette selon les parcelles; un trie sévère des baies ou non selon la qualité et la quantité de la récolte; le type de levure à utiliser, la durée de la vinification et sa température; l’acidification ou la désacidification; l’ajout de sucre; le choix des barriques, de cuves; la proportion de fûts neufs; l’ajout d’intrants oenologiques, lesquels, dans quel ordre, quelle quantité; l’ajout de gomme arabique et en quelle quantité; la durée de la vinification; l’ajout de sulfite, quelle quantité et quand; quel assemblage faire; les proportions; le choix des cuvées à mettre en bouteille; la durée de conservation en cuve; la quantité de SO2 à la mise en bouteille; ainsi que le choix des bouchons et bien d’autres choses.
De plus, il peut se produire des changements dans le personnel du domaine. Un nouveau vinificateur, un nouveau maître de culture, une succession, un nouveau propriétaire, l’achat d’une parcelle, la vente d’une autre, l’achat de raisins, la vente de raisins en vrac…
Une année, le sauvignon sera plus herbacé; une année moins chaude, le merlot sera moins fruité et le boisé sera alors plus apparent. Une année torride, le sangiovese sera bien acide.
Dans ces circonstances, qui peut donc être certain de produire un très bon vin année après année?
Mais surtout qui peut nous garantir que le vin de l’année suivante nous plaira autant?
M. Chartier semble en être capable.
«Finies les dépenses et les recherches annuelles pour un guide des vins! Avec Le Chartier, vous avez en mains votre « sommelier personnel » pour les prochaines années», écrit l’auteur.
Dans ces 500 vins toujours bons, il n’y en qu’un d’Allemagne. Parmi les rouges: peu de Loire (4) et de Bourgogne-Beaujolais (10) et beaucoup d’Espagne (63) et d’Italie (54).
M. François Chartier consacrera plus de temps à ses recherches sur les harmonies vins et mets. «Depuis 2002 — année marquant un tournant important dans mon travail, avec l’instigation de mon principe scientifique d’harmonies et de sommellerie aromatiques» —, j’ai élevé mes expérimentations au rang de recherches scientifiques…»
Pour chacun des 500 vins, l’auteur recommande des accords avec des recettes de ses livres.
Le guide est actuellement sur les rayons au prix de 30 $.