En Italie, on s’attend à ce que la récolte de raisins soit inférieure de 13 % à celle de l’an dernier. Ce serait la plus petite des 50 dernières années avec 43 millions d’hectolitres, soit du même niveau que celle de 1957.
La récolte 2007 est aussi devancée de 10 à 20 jours dans plusieurs régions par rapport à la moyenne des 70 dernières années. Elle a commencé aussi tôt que début d’août dans certaines zones du sud.
Tout ceci serait dû au printemps très chaud et aux températures torrides du mois d’août particulièrement dans le sud, selon Giuseppe Martelli, grand patron de l’Assoenologi, l’association des oenologues italiens.
La récolte serait même 50 % moins abondante dans certaines zones de la Sicile, et de 20 % dans des secteurs des Abruzzes. Toutefois, on dit que le vin sera meilleur et plus cher.(3)
Dans le nord, la situation est très inégale. En août, il a plu à plusieurs endroits ce qui a été bénéfique pour certains. Par contre, de fortes grêles ont détruit une partie de la récolte de raisins servant à produire les fameux amarones.
Par contre, on s’attend à ce que la production soit en hausse de 10 % en Frioul – Vénétie Julienne.
Selon M. Martelli, les résultats seront très variables et la qualité inégale dans le nord du pays.
Il prévoit quand même des hausses de prix de gros de 5 à 20 % pour l’ensemble de l’Italie.
Le secteur vinicole est très important pour l’économie de l’Italie. Il représente un chiffre d’affaires de 13 milliards de dollars, dont 4,6 milliards à l’exportation. Plus de 60 % de la production viticole italienne se fait sous une des 484 appellations Doc, Docg ou Igt.
Le principal marché d’exportation est les États-Unis qui absorbent une bonne partie des vins de Toscane; alors que l’Allemagne est grande consommatrice de blanc de Vénétie, tel le Prosecco, un vin mousseux.
France et ailleurs
D’autre part, en France et en Espagne ont s’attend à une baisse de la production de 10 % en moyenne.
Le ministère de l’Agriculture français prévoit que la récole 2007 soit une des plus petites du siècle après celle de la canicule de 2003.
Le 2 août, il a évalué la vendange à 49,9 millions d’hectolitres (1). En 1999, la récolte avait été de 62,9 millions d’hectolitres. Toutefois la production des vins de qualité, les AOC, ne serait que de 2 % inférieure à la moyenne. Selon Agreste, la chute serait de 23 % pour autres vins en partie à cause des arrachages de vignes dans le Languedoc et dans le Midi-Pyrénées.
L’année précédente (2006), la superficie de production avait été réduite de 12 000 hectares en France, dont près de 2000 en ACO.(2)
Voici comment le ministère de l’Agriculture décrivait la situation dans les régions de France au début du mois d’août.
Dans le Sud-Ouest y compris le Bordelais, le mildiou (sur feuille, parfois sur grappe) touche plus ou moins toutes les parcelles.
Dans le Val de Loire, la pression des maladies liées aux pluies reste forte ; les traitements rapidement lessivés sont de fait peu efficaces en Pays-de-Loire notamment.
En Languedoc-Roussillon, la pression des maladies reste forte (dégâts d’oïdium et mildiou importants), comme celle des tordeuses. Le vignoble arraché définitivement s’élève à plus de 10 000 hectares. Il en résulterait un niveau de production aussi bas qu’en 2003. La récolte débuterait avec une dizaine de jours d’avance.
En Bourgogne et Beaujolais, les maladies sont globalement maîtrisées, excepté dans le Beaujolais (mildiou sur feuille et sur grappe, grêle, brûlures (soleil) pour les baies exposées). Les vignes de Saône-et-Loire, Côte d’Or et Yonne auraient environ trois semaines d’avance ; le début des vendanges y est prévu pour début septembre. (Agreste) (1)
Il y a eu beaucoup de pluie dans la plupart des régions de France cet été, sauf en Provence. Les vendanges se déroulent quand même deux à trois semaines avant les dates habituelles. Celles du muscat à petits grains, très précoces, ont commencé le 2 août.
L’Alsace fait figure d’exception dans ce tableau, la récolte précoce, trois semaines d’avance, y sera plus abondante de 13 % avec un rendement moyen de 80 hl/ha.
Dans le Rhône tout semble bien se passer. La région a été épargnée des intempéries. (4)
à l’autre bour du monde, en Australie, la récolte du printemps aurait été de 30 % inférieure.
Pendant ce temps la consommation mondiale continue d’augmenter, ce qui laisse entrevoir des hausses possibles de prix selon Pierre Leclerc, porte-parole du Comité économique des vins du sud-est de la France. Il a déclaré à l’AFP que «les marchés viticoles français commencent à s’animer progressivement… c’est l’effervescence générale,» pour les jus de vins blancs dont les prix sont en hausse de 15 %. On en saura plus pour les vins rouges dans quelques jours.
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(1) Conjoncture viticulture, 2 août 2007, Agreste(pdf)
(2) Production du vignoble 2005-2006, Agreste. (pdf)
(3) News Italia Google
(4) Spécial vendanges 2007 Viti-Net