Le monde du journalisme vin était assoupi au rythme du petit ronron habituel ponctué seulement de chroniques vins hebdomadaires louangeuses.
Tout d’un coup: le tonnerre. Une jeune journaliste du quotidien La Presse nous révèle que les dirigeants de la Société d’État des alcools du Québec ont menti de façon répétée aux consommateurs.
Dans un article publié dans le site internet de La Presse, mais non encore dans l’édition papier, Mme Duplessis Piché écrit que «la Société des alcools du Québec (SAQ) prétend depuis deux ans ne pas avoir payé pour les dégustations du critique américain James Suckling, qu’elle utilise dans l’une de ses campagnes de promotion. Or, contrairement à ce qu’elle avance, elle a payé près de 24 000$ pour les services de cet ancien chroniqueur du Wine Spectator.»
La plupart des chroniqueurs se doutaient bien que la SAQ et M. Suckling mentaient. Cependant, c’est la plus jeune d’entre nous qui a osé et fait les efforts nécessaires pour faire éclater la vérité. Elle et son journal ont utilisé la Loi d’accès à l’information pour obliger les dirigeants de la société d’État, nos fonctionnaires, à nous dire la vérité, à cesser de nous mentir dans cette affaire.
Bravo Mme Duplessis Piché, bravo Karyne!
Bravo aussi aux patrons de La Presse qui semblent avoir appuyé et fait confiance à leur recrue.
C’est d’autant plus méritoire que la SAQ est le seul commanditaire de la section vin du site internet de La Presse. (Il y a là une anomalie qu’il faudrait corriger. Les lecteurs de la rubrique achètent aussi d’autres produits.)
Comme dirait M. James Suckling «I am 100 points on that!»