C’est la saison des guides, des guides de vin, mais il ne faudrait pas oublier de mentionner ce très beau guide des cidres du Québec.
Les auteurs Guillaume Leroux et Alexis Perron producteurs du vignoble et de la cidrerie Val Caudalies se sont fait aider par les sommeliers Guy Bourbonnière et Cory Ciona pour évaluer 100 cidres de la province.
Ils ont divisé le lot par type de produits : cidre effervescent, tranquille, de glace, de glace effervescent, aromatisé, apéritif et spiritueux de pomme.
Les cidres sont notés à l’aveugle de 2 à 5 pépins. Dans la section des cidres de glace, deux méritent la note maximale, soit le Cryo «rond et sirupeux, équilibre parfait» et le Minot des glaces «remarquable, complexe»; deux obtiennent la faible note de 2,5 le Bonhomme hiver «manque de structure et d’équilibre» et le Crystal de glace «on cherche la pomme».
Dans la section effervescent, les deux sommeliers n’accordent aucun 5 pépins, mais trois 4,5 pour le Michel Jodoin Rosé «fraîcheur», le Saint Nicolas rosé «arômes complexes fondus et francs» et la Grande tentation de Jodoin «explosion de fruits»; le Céleste se voit attribuer la plus basse note de 2 «que de l’acidité».
Dans les cidres de glace effervescent, Crémant de glace Minot «fin, élégant et goûteux» 4,5 et Pinacle «manque de bulles» 3.
Du côté des cidres tranquilles, pas de grosses notes, mais quelques 4 pépins et un pauvre Rosalie «finale amère» à 2,5 pépins.
Une catégorie qui m’étonne, le cidre apéritif, moi qui croyais que le cidre était un apéritif! «Le cidre apéritif doit présenter un taux d’alcool de 15 à 20 %.»
Fort étrangement, les auteurs ne donnent pas les prix des cidres!
Le chapitre sur les accords mets et vins est bien explicite : deux grands principes opposés, contraste ou complémentarité. Tenir compte de l’intensité, de la nature des saveurs et de la texture du cidre.
Il y a là aussi une petite histoire du cidre, un chapitre sur la technique de dégustation du cidre, des fiches de dégustation pour analyser et apprécier le produit…
Au sujet de la valeur nutritive du cidre du Québec : on y ajoute de la vitamine C.
On fait quelques cidres sans sulfites, disponibles (pas à la SAQ) uniquement chez certains producteurs.
Le taux d’alcool varie énormément d’un cidre à l’autre, certains n’ont que 2,5 % d’alcool. Les formats aussi sont très variés : 200, 330, 375, 500 et 750 ml.
En terminant, pourquoi le cidre du Québec ne goûte-t-il pas comme celui de Bretagne et de Normandie? Parce qu’ici on utilise des pommes de table.
Des suggestions:
Servir le cidre tranquille, pas trop froid, entre 12 et 18 °C.
Le cidre de glace entre 8 et 12 °C.
Quelques chiffres :
66 producteurs de cidre au Québec;
une production de 1 million de litres en 2008 (20 millions en 1972) (35 millions en Espagne);
des ventes de 8 millions de dollars;
En somme, un très beau livre, bien fait, très coloré et bien instructif. On se rend compte que le monde du cidre est très varié et même bien complexe. Ce guide est un début qui nous permettra de s’y retrouver un peu plus. Il restera à pratiquer.
Cidres du Québec
Guillaume Leroux et Alexis Perron
Édition Modus Vivendi
255 pages
Octobre 2009
Format : 16 x 25 cm
ISBN 978-2-89523-594-1
24,95 $