On voit de plus en plus de ces vins en importation privée dans les restaurants.
Il s’agit de vins qui sont importés par des agences québécoises et distribués presque exclusivement dans le réseau des la restauration. Ces produits ne sont pas disponibles à la SAQ. Le public peut en acheter, mais à la caisse de 6 ou de 12.
Certaines agences se font un devoir de dénicher des vins originaux de petits producteurs, ou des cuvées produites en petites quantités.
J’ai pu assister la semaine dernière à une présentation d’un de ces agents, Alain Bélanger, qui soumettait plusieurs vins à des sommeliers et restaurateurs de la région de l’Outaouais.
J’ai été vraiment épaté par la qualité et l’originalité des produits. Tous les vins présentés, au nombre de 14, avaient manifestement une personnalité très marquée. Trois produits bouchonnés ont été écartés du lot.
Des vins d’Anjou, de Chinon, du Niagara, du Jura, de Valençay et du Minervois.
De cette dernière région, on découvre le Clos de Centeilles. Rappelez-vous ce nom. Si vous voyez cela dans un restaurant, demandez à goûter. Vous voulez être un peu étonné et dépaysé en buvant un vin de picquepoul noir, alors essayerez le C de Centeilles rouge 2005 (30 $)1 qui est absolument éclatant avec ses saveurs très persistantes de poivre rose et de fruit juteux. Un assemblage de picquepoul noir à 90 %, complété de riveirenc noir.
En blanc, le C de Centeilles 2007, classé vin de table, parce que composé de cépages originaux locaux : araignan blanc, riveirenc gris, riveirenc blanc et grenache gris. Déjà tout un menu. C’est costaud et chaleureux (30 $).
Puis en rouge, il y a aussi le Carrignamissime de Centeilles 2005 (21 $), à la fois friand, corsé et très fruité.
Poursuivons notre chemin gustatif vers le nord, en Loire, avec le Chinon Garance 2006 (31 $) des Domaines Nicolas Réau. Très cabernet franc avec ses arômes de terre noire et d’humus. Un tanin riche d’un beau granulé. C’est plein, savoureux et très long en bouche. On ne peut rester indifférent à ce vin.
Son Anjou Pompois 2006 (27$) est très différent avec ses aromes de terre humide. C’est massif, opulent, de style plus moderne, tout en fruit. Un délice de fruit.
Toujours dans la Loire, le Valencay rouge 2007 (22 $) de la maison Le Clos Delorme, très aromatique, fruité et poivré. Un vrai bonbon. En blanc, le Touraine Hortense 2007 (23 $) est calcaire, crayeux, un peu dur, mais bien original.
Un autre vin original, le Arbois Poulsard Bruyères 2005 (29 $), de Stéphane Tissot, un vin qui rappelle certains barolos; costaud, très tannique, des tanins à la manière nebiolo, astrigeant diront certains, bien serré, très présent en bouche, une longue finale, pour une belle pièce de viande.
Finalement, quelques vins du Niagara du producteur Penninsula Ridge. Sauvignon Lepp 2007 (23 $) (lcbo 19 $), riche, très long, très bon. Gewurztraminer 2007 (25 $), très aromatique, rappelle les vins d’Alsace au nez, en bouche c’est toutefois très différent, on n’a pas le même sol en Niagara. C’est vif, minéral, un peu austère, bien sec (3g/l) sur une belle finale. Le Shiraz 2007 (21 $) (lcbo 14 $) très fruité, un peu sucré, type australien. Puis le Merlot Beal 2004 (25 $) qui est très aromatique, au fruité mur et bien boisé.
Voilà une belle sélection de vin de l’agence Les vins Alain Bélanger (www.lesvinsalainbelanger.com) que vous trouverez sur la carte de certains restaurants.