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De l’art de savoir parler du vin comme un parfait oenophile

Le titre est plutôt étrange!  Il s’agit plutôt ici d’une histoire de la culture de la vigne et de la vinification en France. Le livre est un peu technique, on débute par un long chapitre sur l’ampélographie, le génome de la vigne, le vitis vinifera, les hybrides, les cultivars, la taille de la vigne, les maladies, les nématodes…

Le chapitre sur la découverte des vins mousseux en Champagne est particulièrement intéressant.

Celui des types de culture est court et simple. Michel Dovaz nous dit qu’il y a quatre types de culture: la traditionnelle aux potentialités restreintes; la raisonnée, la plus rationnelle; la biologique, idéologique et la biodynamie qualifiée de mystique.

Au chapitre terroir, l’auteur nous donne sa définition du terroir.« Le terroir est un écosystème vitivinicole né de l’interaction du sol considéré comme un milieu géologiquement défini, du sol considéré comme un milieu édaphique connu, du sol comme un milieu biotique clairement identifié, du macromésoclimat et d’un agroécosystème incorporant les pratiques culturales, oenologiques, le milieu socio-économico-culturel, l’homme et l’histoire.»

À l’endos du livre, on lit: «A-t-on toujours besoin d’un décanteur ? N’est-il pas vulgaire de servir un vin blanc liquoreux avec un foie gras ? Que faut-il penser des vins australiens ? Et que répondre si l’on s’étonne que vous n’ayez pas reconnu les saveurs d’un Chassagne Montrachet ?»

Il doit y avoir une erreur, il n’est pas question du tout de cela dans le livre. L’auteur ne parle pas du tout de l’Australie, ni du foie gras, ni du Chassagne et encore moins du décanteur!

Il traite par contre des différents types d’acide, des procédés de vinification des blancs, rouges et rosés. Des barriques, du bois,… On y apprend qu’un demi-muid contient 600 litres et qu’une demi-pièce est appelée feuillette en France…

Au sujet des AOC : « En inventant le système des AOC, la France s’est assuré un demi-siècle de quiétude, l’AOC est l’invention du protectionnisme absolu le plus intelligent et le plus indiscutable.»

Il est peu question de la dégustation du vin, sinon pour nous dire qu’elle doit se faire «entre 10 h et 11h, par beau temps,» dans un local «spacieux, clair (blanc), aéré, à température moyenne,» et que «les dégustateurs sont très influençables, il est donc impératif qu’ils ne parlent pas et qu’ils d’abstiennent de mimiques ou de gestes.»

Le livre se termine par une référence à Robert Parker «dans son cas se pose le problème de l’oeuf et la poule ou de la poule et l’oeuf (…) le pays dominant impose ses critères esthétiques» et par une suggestion dont voici un résumé:

«Achetez un vin de chardonnay légèrement boisé. Emplir deux bouteilles. Dans l’une, versez un peu de colorant rouge. Servir dans deux verres… Attendre les commentaires…»

De l’art de savoir parler du vin comme un parfait oenophile
Michel Dovaz
Édition Scali
239 Pages
19 Euros
ISBN-10: 2350121682
ISBN-13: 978-2350121680