La SAQ fera quatre hausses de prix au lieu de deux par année.
Le nouveau président de la SAQ double les périodes de hausse de prix et tente de noyer le poisson en parlant d’une faible majoration.
M. Jacques Farcy, en poste depuis 8 mois, modifie le calendrier d’ajustements des prix sur les produits de la SAQ. Il pourra y avoir quatre hausses de prix au lieu de deux actuellement.
Les hausses de prix pourront se faire en février, en mai, en aout et en novembre.
Si nous comprenons bien, chaque fournisseur ne pourra toutefois faire plus de deux demandes d’augmentation de prix par produit par année.
« Dorénavant, un fournisseur pourra déposer une demande d’ajustement à la hausse en mai et faire un choix pour la seconde demande d’augmentation dans une des trois périodes suivantes : en aout, en novembre ou en février, chaque année financière. »
La direction du monopole dit qu’elle répond ainsi à une demande de ses fournisseurs pour plus de flexibilité.
Le regroupement de 85 agences de promotions de vin, A3, se réjouit de cette annonce.
«Les agences ont constaté depuis plusieurs années la rigidité du processus d’ajustement des prix, actuellement réparti sur deux plages de négociations fixes par an. Dans ce contexte, une approche plus flexible d’ajustement des prix était non seulement souhaitée par les producteurs et les agences, mais également considérée comme une bonne pratique dans d’autres juridictions comparables.»
Noyer le poisson
D’autre part, le nouveau PDG de la SAQ dilue cette nouvelle en annonçant une petite majoration sur les vins de plus de 15 $. «La Société des alcools du Québec (SAQ) annonce un ajustement modéré de sa majoration», dit la première phrase du communiqué de la SAQ.
Ces vins représentent près de 60 % des bouteilles vendues. En nombre de produits, c’est 5400 des 8900 vins de la SAQ qui sont à 15 $ et plus.
Le communiqué de la SAQ donne très peu d’information sur cette majoration, mais affirme que «pour un vin à 25 $, l’ajustement de la majoration représentera une augmentation de 0,6 % ».
Le PDG de la SAQ justifie cette hausse de majoration en disant que les couts de fonctionnement de la société d’État ont augmenté.
En effet, les couts de fonctionnement de la SAQ sont passés de 584 millions $ à 616 millions $ de 2022 à 2023. Et tout ça en vendant moins de bouteilles! Les ventes de vin diminuent en volume depuis quelque temps à la SAQ. (Baisse continue des ventes de vin à la SAQ.)
Les frais de gestions de la SAQ sont très élevés. D’ailleurs, le monopole de la SAQ est le monopole des alcools le moins rentable au Canada.
La Société d’État ne dévoile pas en détail ses majorations qui varient selon le prix d’achat de la bouteille et diminuent en pourcentage plus le prix d’achat est élevé. La société d’État taxe ainsi plus les pauvres que les riches. Par contre, elle dévoile cette majoration pour un vin acheté 5,33 $. Sa majoration est alors dans ce cas de 6,16 $.
Par contre, pour les vins plus chers, la majoration est moins élevée en pourcentage. Ainsi, pour un vin vendu 25 $, la SAQ donne 11,52 $ au producteur y compris le transport et elle se garde 8,64 $; le reste ce sont les taxes. Cette majoration sur un vin achetée 11,52 $ sera haussée à 8,78 $ en mai.
Le monopole espère ainsi aller chercher plus de 10 millions de dollars dans les poches des consommateurs cette année par cette hausse de majoration.
Toutefois, le nouveau patron de la SAQ ne dit pas combien de dizaines de millions de dollars il espère aller creuser dans les poches des consommateurs-contribuables en doublant le nombre de fois où il y aura des hausses de prix.
L’an dernier, la SAQ a fait un bénéfice de 1,4 milliard de dollars sur des ventes de 4 milliards de dollars tout en vendant moins de vin (-1,2 million de bouteilles), mais plus cher (+93 millions $).
et la direction du monopole réagit en haussant les prix.
Est-ce la bonne solution?
Hausser les prix deux fois plus souvent,
est-ce que cela va accroitre
ou réduire le nombre de bouteilles vendues?
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