Les ventes de vins bio se sont accrues de 16 % en volume au cours des 2 dernières années dans les succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ).
Pendant ce temps, les hausses de ventes en volume du total des vins dans les succursales, en épicerie et chez les agences n’ont été que de 1,9 %.
En dollars, c’est une hausse de 18 % pour les bio contre 3,7 % pour l’ensemble des vins.
Donc, le vin bio a finalement le vent dans les voiles!
L’offre de vins bio s’est aussi accrue à la SAQ au cours des deux dernières années. En effet, il y avait 215 vins bio indiqués comme tels sur le site saq.com fin 2013 et c’est monté à 370 en décembre 2015.
Sur 8000 vins c’est encore bien peu. Toutefois, il faut dire ici que le nombre de vins bio à la SAQ est plus élevé qu’indiqué dans le site du monopole. En effet, plusieurs producteurs ne veulent pas être étiquetés bio. De plus, la direction de la SAQ a des règles très strictes concernant l’étiquetage. Ce qui fait que certains producteurs ne peuvent pas indiquer «bio» sur leurs bouteilles.
Projet bio à la SAQ
La direction de la SAQ a dans ses cartons des projets de valorisation des vins bio. La firme Ad Hoc Recherche a été mandatée pour sonder les consommateurs sur les vins bio.
Ce n’est pas la première fois que la SAQ commande un sondage sur le sujet. En juin 2011, la société d’État avait publié les résultats d’un tel sondage. À la question «Vous arrive-t-il d’acheter des vins agrobiologiques?» les réponses ont été: À l’occasion 42 %; Souvent 9 %; Rarement 34 % et Jamais 15 %.
Aujourd’hui, la SAQ se demande s’il faut regrouper les vins bio sous une même enseigne dans les magasins de la SAQ, comme elle l’a fait pour les produits «Origine Québec».
Il y a déjà eu des sections bio dans des magasins de la SAQ. Elles ont été fermées en mars 2011. On a dit alors que les producteurs préféraient que leurs vins restent dans leurs sections géographiques.
Depuis ce temps, suivant la demande de consommateurs, des conseillers en vin ont recommencé à regrouper certains vins bio dans une section de leurs succursales.
La demande de produits bio progresse rapidement dans les commerces d’alimentation. Il est normal que ce soit le cas aussi pour le vin.
Toutefois, dans le domaine du vin, l’offre n’est pas encore très évidente du moins dans les succursales de la SAQ. Ces produits sont éparpillés, peu identifiés et peu valorisés.
En Europe, la demande est galopante. En France, la consommation de vin bio a triplé en 10 ans, passant de 189 millions € en 2005 à 572 millions € en 2015. Le pourcentage de vigne bio est maintenant de 8 % en France; de 9 % en Espagne et de 10 % en Italie et en Autriche.
Même le monopole des alcools de la Suède le Systembolaget, qui vend surtout du vin en vigniers, s’est donné comme objectif de doubler ses ventes de vins bio.
Les reportages récents des médias sur les dangers des pesticides ne sont surement pas étrangers à cet engouement pour les vins faits avec des raisins bio. La sensibilisation écologique s’accroît chez les consommateurs et chez les vignerons. Il a même des vignerons qui demandent carrément l’interdiction des herbicides pour obtenir le label AOC en 2017, comme viennent de l’exiger des vignerons de Champagne.