La crise! La crise économique! Quelle crise?
Pas au Québec en tout cas!
Les seules crises qu’on a ici ce sont des crises de folies, comme celle de vouloir fêter la défaite des Plaines d’Abraham. Après, est-ce qu’on fêtera la déportation des Acadiens ou la pendaison de Louis Riel? Deux ou trois zigotos veulent faire un gros spectacle de la défaite de nos ancêtres face aux envahisseurs anglais! Ça s’peut tu?
On a aussi la crise de la plotte à terre (avoir la plotte à terre, être très fatigué, selon le Le Québécois pour voyager, Éditions Ulysse. 6.99 €) et autres sarkosités où le fâcheux président de nos amis cousins les Français insulte la moitié des Québécois en nous accusant de pratiquer le « sectarisme », l’« enfermement sur soi » et la « détestation ». On peut bien avoir la plotte à terre comme on dirait à Rimouski selon un érudit français et président du groupe parlementaire sur l’espace! Flyé!
M’enfin! C’est pas sérieux tout ça!
Les Américains sont en crise, « en crisse » qu’on devrait dire… contre leurs financiers qui s’en sont foutu plein les poches… oui, eux ils ont la poche à terre.
Les Islandais, Britanniques et Français sont en crise eux aussi. En fait, ils sont toujours « en crisse », ils ont toujours la pelote à terre (avec un e). Ils n’ont qu’a s’en prendre à eux-mêmes et à faire attention pour qui ils voteront la prochaine fois. Belote et rebelote.
Alors, revenons aux supposés détestateurs québécois que nous serions. Y a pas de crise ici. On a encore des bidous.
Ça fa que nous continuons à acheter et à boire du vin, du bon vin de la Doulce France et d’ailleurs. Nous aimons les Français et les Anglais (même ceux du Canada) et nous buvons (raisonnablement) à leur santé tous les jours, ou presque.
La preuve : en décembre denier, les ventes de notre cher monopole la SAQ (aucun lien de parenté avec Saqozy) ont augmenté de 6,6 % par rapport à décembre de l’année précédente. On n’est donc pas cassé comme des clous. Les champlures sont toujours grandes ouvertes et on prend une petite chotte de temps en temps.
En volume, la hausse a été de 5,6 %. La preuve que nous buvons en qualité et non en quantité et que nous n’avons pas la plotte à terre, si boire!
Ok, y a pas de quoi câler l’orignal « vomir après avoir trop bu », nous dit le Guide Ulysse des expressions québécoises.
On va pas s’enfarger plus longtemps dans les fleurs du prélart. Je lève donc mon verre et mon camail à votre santé, M. Sarkozy.
Excusez-la! Comme disait si bien Raoul Roy à la fin d’une chanson grivoise.