La consommation non quotidienne de vin ne serait pas bénéfique pour la santé. Il faudrait donc boire du vin tous les jours!
C’est du moins ce que nous lisons avec un certain étonnement dans un livre intitulé Vins biologiques, signé Jean-Claude Rodet, aux éditions Marcel Broquet.
«Seule une consommation régulière apporte des effets bénéfiques, car l’organisme a des besoins permanents d’antioxydants pour lutter contre les radicaux libres, tandis qu’une consommation irrégulière provoque un mécanisme biologique d’effet rebond, c’est-à-dire une hyperactivité des plaquettes pendant l’abstinence».
Malgré le titre du livre, il est plus question de vin et de santé, mais peu de vin bio, sinon pour dire que le vin bio est meilleur pour la santé. «Les actions bénéfiques du vin ne se trouvent véritablement que dans les vins biologiques provenant de culture écologique et de vinification entièrement bio.»
Le livre est intéressant au début, toutefois, ça se gâche assez vite et de plus en plus au fur et à mesure que l’on progresse dans les 218 pages.
On y lit que les sagittaires devraient boire du brunello; les capricornes du carignan; les balances du lambrusco et pour les cancers ce sera du cinsaut…
On y apprend aussi que «pour faire reprendre conscience à une personne enivrée», il suffit de lui «frotter la plante des pieds avec du sel.»
Les amateurs de vin y découvriront de plus que des AOC sont spécialisées dans le traitement de certains troubles médicaux. Pour l’Alsace c’est l’hypertension; le Bandol c’est l’arthrose; les Corbières ce sont les allergies; le Vouvray pour combattre la constipation; le Beaujolais pour la diarrhée; le Muscadet pour la cellulite; les Côtes de nuits pour la convalescence et ainsi de suite.
Oh surprise! Le liège serait anticancéreux.
«Le contact liège / vin rouge serait bon pour la santé. Des chercheurs portugais ont démontré que les élagitanins du liège réagissent avec les tanins (les catéchines) contenus dans le vin rouge pour former l’acutissimine A, un agent anti-tumoral beaucoup plus efficace que l’un des médicaments anticancéreux les plus utilisés. in Réussir Vigne – octobre 2007»
Finalement, on y lit que le bout de la langue est le miroir du cœur et permet de goûter le sucré; alors que les côtés sont les miroirs du foie et l’arrière celui des reins.
Les vignerons seront aussi intéressés d’apprendre que la musique dans les vignes accroît le taux de sucre des raisins.
Le titre du livre pourrait plutôt être: Gentil ramassis de théories fumeuses à propos du vin!