Une étude du CNRS vient encore une fois nous démontrer qu’il n’y a pas de critique de vin sérieux s’il ne déguste pas à l’aveugle.
Des chercheurs du CNRS [Centre nationale de la recherche scientifique de France] ont fait goûté un grand cru classé à 57 dégustateurs.
D’abord dans une bouteille étiquetée «grand cru classé» puis, quinze jours plus tard, dans une bouteille étiquetée «vin de table».
Presque tous [50 experts] ont jugé meilleur le vin présenté dans la bouteille étiquetée grand cru.
La plupart ont même dit détecter la présence, totalement fictive, de bois dans le «grand vin» et décrit le type de boisé.
Les chercheurs disent que «des informations inconscientes transmises par la vue, l’ouïe, le toucher ou liées au contexte, à la mémoire ou à d’autres processus s’agrègent au signal sensoriel initial et le transforment en profondeur. »
Vous avez sûrement entendu l’expression buveur d’étiquette. Ce sont les personnes qui jugent le vin en fonction de l’étiquette. Qu’on le veuille ou non, notre cerveau est influencé par ce qu’il voit. On a beau faire tous les efforts pour être objectif, et tenter de juger le vin objectivement, notre cerveau fera autrement. Alors, imaginer si on déguste en présence du producteur.
Donc, l’idéal pour bien juger un vin et surtout pour en rédiger une critique est de procéder à l’aveugle. C’est d’ailleurs ce que nous essayons de faire le plus souvent possible à Vin Québec.
Voir la section In neuro veritas de l’article France : les caves se rebiffent de L’ENQUÊTE Le vin dans la tourment, Le journal du CNRS, no 188, septembre 2005.