Par Jacques ORHON
C’est en pensant à Aragon et à cette chanson du regretté Jean Ferrat que j’ai rédigé le titre de cette chronique, pour la bonne raison que ce sont deux femmes qui représenteront le Canada au concours du Meilleur sommelier du monde qui se déroulera pour la première fois en Amérique du Sud.
Cette 13e édition qui aura lieu à Santiago du Chili du 10 au 16 avril va attirer un grand nombre de candidats puisque 50 pays seront en lice. Soutenu par la maison Moët & Chandon, cet événement organisé par L’ASI (Association de la sommellerie internationale) sera clôturé par un dîner de gala après trois jours intenses de tests théoriques difficiles, des épreuves de service, d’harmonie mets et vins et de dégustation.
Présentés officiellement par l’Association canadienne des sommeliers professionnels (l’ACSP a été créée à Sainte-Adèle en 1988) les candidats québécois ont participé aux concours de Paris (1989), Rio de Janeiro (1992), Tokyo (1995), Vienne (1998), Montréal (2000), Athènes (2004) et Rhodes (2007).
Cette fois-ci, non seulement le Canada a droit à deux candidats, mais il s’agit de deux candidates, en l’occurrence deux Québécoises. La première, présentée par l’ACSP, est Véronique Rivest. Quant à Élyse Lambert, elle a été officiellement sélectionnée lorsqu’elle a gagné le Trophée des Amériques, en mai 2009 à Buenos Aires.
Véronique Rivest
Véronique Rivest est une spécialiste aguerrie. Elle a remporté le Concours du Meilleur Sommelier du Québec en mai 2006 et celui de Meilleur Sommelier du Canada en septembre de la même année.
Elle s’est présentée au Concours du Meilleur Sommelier du Monde à Rhodes (Grèce) en mai 2007, et s’est classée dans le top dix. En juin 2007, elle a remporté le prestigieux concours Wine Woman Awards à Paris et a été nommée Femme du Vin 2007.
Puis en 2009, elle a remporté la deuxième place au Concours du Meilleur Sommelier des Amériques. Chroniqueuse vin à la radio de Radio-Canada (Ottawa/Gatineau) et au journal Le Droit(Ottawa/Gatineau), Véronique s’est d’abord formée en Alsace pendant sept ans.
Elle possède plus de vingt ans d’expérience en restauration, en enseignement et en conseil aux particuliers et aux entreprises. Elle œuvre actuellement en tant que sommelière au restaurant Les Fougères, à Chelsea.
Élyse Lambert
Depuis ses débuts, Élyse Lambert, qui est aussi porte-parole du Salon des Vins et Spiritueux de Montréal depuis 2008, a occupé plusieurs postes dans des établissements de renom au Québec.
Son parcours l’a menée au restaurant L’Eau à la Bouche, à Sainte-Adèle, et au Manoir Hovey, à North Hatley. De 2005 à 2008, elle joint les rangs du XO, restaurant de l’Hôtel Le St-James à Montréal.
Maintenant, pour avoir le plaisir de la croiser, il faut se déplacer dans le Vieux-Montréal au restaurant Le Local ou elle partage sa passion et ses connaissances du monde vinicole.
Élyse, qui fut lauréate du concours Meilleur Sommelier du Québec 2004, a aussi remporté la 3e position du concours du Meilleur Sommelier du Canada en 2006. Cette qualification lui a permis de participer au concours Meilleur Sommelier des Amériques qui se tenait à Buenos Aires en mai 2009, compétition qu’elle a brillamment remportée.
Véronique, que je rencontre régulièrement dans les dégustations, est une femme simple, conviviale qui n’a de cesse de vouloir partager avec d’autres le plaisir du vin. Quant à Élyse, que j’ai eu le plaisir de former à l’École hôtelière des Laurentides à Sainte-Adèle en 1999, est une fonceuse et une travailleuse acharnée, comme Véronique.
Je serai à leurs côtés à Santiago pendant ces journées cruciales qui seront l’aboutissement d’années de travail et d’abnégation pour se rendre à ce niveau. Je rendrai compte à mon retour des résultats et de leur performance, mais d’ores et déjà, je sais qu’elles ont gagné leur pari, celui de se surpasser.
(Extrait de la chronique de Jacques Orhon publiée dans le numéro du mensuel TRACES du mois d’avril 2010, avec l’aimable autorisation de l’auteur.)