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La SAQ devra améliorer son efficacité sinon les consommateurs paieront plus cher!

La SAQ n’a pas amélioré sa productivité depuis 30 ans.

Si elle continue comme ça, le consommateur paiera son vin encore plus cher!

Ce n’est pas très encourageant comme perspective!
C’est pourtant ce qu’affirment des chercheurs des Hautes études commerciales (HEC Montréal).

«Les prochaines années seront déterminantes pour la SAQ. En ne pouvant miser indéfiniment sur la croissance du volume de ses ventes pour atteindre ses objectifs en matière de dividendes, la SAQ devra inévitablement améliorer son efficacité sans quoi, ce seront les consommateurs qui paieront la facture en payant plus cher pour leur alcool.»

C’est la dernière phrase d’un document de 4 chercheurs du Centre de la productivité et de la prospérité de l’école des Hautes études économiques (HEC) de Montréal.
 
Les chercheurs ont étudié la productivité de la SAQ de 1989 à nos jours et ils en concluent que la SAQ n’a pas augmenté sa productivité.
 
«Depuis la fin des années 80, la SAQ a largement augmenté les dividendes qu’elle verse annuellement
au gouvernement, mais sa productivité n’a pas progressé. Autrement dit, aucun gain d’efficacité n’a
été réalisé, de sorte que le gouvernement n’a pas maximisé le rendement dégagé des activités de la
SAQ.»
 
Les chercheurs disent qu’il ne faut pas que regarder le dividende de la SAQ, mais sa productivité et «Le constat est donc sans appel : tant que les exigences du gouvernement à l’égard de la SAQ ne se
limiteront qu’à l’évaluation du dividende versé, la société d’État n’aura aucun incitatif à améliorer
l’efficacité avec laquelle elle assure son mandat. De fait, il apparait nécessaire de développer des
indicateurs pour évaluer concrètement l’efficacité de la société d’État.»
 
Ils constatent que malgré sa situation de monopole sans concurrence, la SAQ n’est pas plus profitable que l’entreprise privée en situation de concurrence. «Malgré des marges nettement plus élevées que la moyenne de l’industrie et un contrôle quasi-total sur le marché, la SAQ n’a pas été en mesure de dégager davantage de richesse de ses activités que la moyenne de l’industrie.»
 
Malgré la hausse des ventes en volume et en valeur; malgré la hausse des prix, du nombre de succursales, du nombre d’employés, la performance de la SAQ est au même niveau aujourd’hui qu’en 1989.
 
Les auteurs proposent des indices qui permettraient à l’avenir d’évaluer la performance de cette société d’État.
 
Donc la SAQ n’a pas rapporté autant qu’elle aurait dû malgré tout ce qu’elle nous fait payer. Et si ça continue comme ça, le consommateur devra payer encore plus cher. Ce n’est pas une perspective très réjouissante!
 
Réponse de la SAQ
La direction de la société d’État a répondu qu’elle s’est engagée dans une démarche d’amélioration en continu.
Elle donne l’exemple de la dernière baisse de prix de 50 cents. Elle ajoute qu’elle va modifier sa majoration au cours des prochaines années et que «dans le cadre de cette démarche d’optimisation, la SAQ a entrepris des initiatives permettant des économies d’une trentaine de millions de dollars pour l’exercice en cours.»
 
De son côté les syndicats des employés disent que depuis 2008 la SAQ a suivi toutes les recommandations de firmes externes pour améliorer la productivité des salariés», mais que «trop souvent, c’est sur le dos des salarié-es que ces gains ont été réalisés.» De plus, les dirigeants syndicaux jugent déplorable que la SAQ ne se défende pas avec plus de vigueur.
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La productivité de la SAQ stagne depuis plus de 30 ans
Productivité dans le secteur public québécois. Jonatham Deslauriers, Robert Gagné, Claude Laurin, Johathan Paré.
HEC Montréal