ÉDITORIAL
Pour le public, les relations publiques de la Société des alcools du Québec passent par le personnel en succursale, les caissiers, les placiers et conseillers. Ça se passe en général très bien, le personnel de la SAQ est souvent courtois malgré la charge de travail élevée et les relations de travail pas toujours très franches.
Toutefois, pour le journaliste, les relations avec la SAQ, c’est forcé de passé par le service de presse et là c’est moins cordial.
Je vais donner deux exemples. Le 11 $ et l’ex-rédacteur en chef.
Le nombre de vins à bas prix ne cesse de diminuer sur les rayons de la Société des alcools. Les deux porte-parole de la SAQ (car les dirigeants ne parlent jamais aux journalistes) promettent d’augmenter l’offre de vin à bon prix. En février dernier, ils annoncent qu’ils vont offrir 5 à 10 vins de moins de 11 $. Il va s’écouler un an avant que 6 et seulement 6 de ces vins arrivent sur les rayons. Il y en a 2 aujourd’hui et les 4 autres bientôt. Toutefois, entretemps, la SAQ a fait baisser de moitié le nombre de vins de moins de 11 $ sur ses rayons. Ils étaient 141 en janvier 2013, il ne sont que 72 aujourd’hui, y compris les 2 nouveaux.
Sur le site internet du journal La Presse, nous lisons, hier, un porte-parole de la SAQ qui dit «On respecte notre engagement puisqu’on ajoute cette année six nouveaux vins dans ces prix».
M. Renaud Dugas ajoute «On sait qu’il y a une clientèle pour les produits d’entrée de gamme. Alors, on vient d’en ajouter six. Pour l’instant, c’est suffisant.»*
C’est suffisant, qu’est-ce qui est suffisant. C’est celui qui le dit qui l’est. «Une clientèle pour les produits d’entrée de gamme». Quelle belle manière de traiter ses clients. Des amateurs d’entrée de gamme, de bas de gamme. C’est symptomatique du comportement des gens des relations de presse de la SAQ: suffisant, hautain, irrespectueux et contrôleur.
Oui, c’est suffisant pour les buveurs de bibine!
Pourquoi acceptons-nous encore que ce soit des fonctionnaires grassement payés et suffisants qui choisissent le vin que nous aurons le droit de mettre sur notre table, qui augmentent inlassablement les prix et qui nous disent de leur hauteur que nous devons nous contenter de cela? Ça suffit! j’en peux plus.
Deuxième exemple
Ces fonctionnaires suffisants viennent d’interdire à leur ancien rédacteur en chef de leur revue Cellier de se présenter aux dégustations de la SAQ à Monréal. Quelle indocilité a pu commettre M. Marc Chapleau pour être exclu de ces évènements. Les relations de presse SAQ organisent régulièrement des dégustations sur les arrivages de grands vins, les grands vins italiens, les grands bourgognes… et ils choisissent et invitent quelques personnes qui sont généralement des chroniqueurs de vin. Ils se servent de ces invitations pour essayer de maintenir une certaine docilité, voire complicité de ceux qui écrivent sur le vin. D’autres (quatre connus) sont exclus; ce sont des critiques, moins dociles.
C’est vraiment pitoyable. Dans une société civilisée comme le Québec. Nous devrions nous attendre à un comportement plus professionnel et plus respectueux d’agents de l’État. Plus respectueux envers les journalistes qui sont des agents de communications entre l’État et le public, mais surtout plus respectueux envers le citoyen, consommateur, contribuable même s’il n’a que les moyens de se payer les vins de bas de gamme.
Ça suffit, la suffisance!
M. Dugas affirme qu’il n’a pas employé le mot suffisant. Il a toutefois répondu positivement à la question «Est-ce suffisant?»