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Le vin cancérigène: une erreur de traduction

Vous vous souvenez de cette histoire sortie par un organisme français l’INCA qui affirmait que le vin peut causer le cancer et qu’il ne fallait pas en boire, qu’il y avait un risque dès le premier verre. Une alarme répétée sans vérifications par une grande partie de la presse de France. (Vin et cancer: un pavé dans la cuve, février 2009)

L’INCA disait se baser sur un rapport du World Cancer Research Found publié en 2007.

Eh bien, on apprend maintenant que la conclusion de l’INCA était tout simplement due à une simple erreur de traduction.

C’est ce qu’affirme le professeur David Khayat, chef du service oncologie à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, à Paris. «Cette position de l’INCa s’appuie sur une monstrueuse erreur de traduction aux conséquences très lourdes», dit le médecin dont les propos ont été recueillis par Thomas Bravo-Maza, pour la Revue des Vins de France de mai 2010.

Le Pr Khayat ajoute qu’à la «page 162 du rapport (la RVF a pu s’en procurer une copie), concernant le lien entre cancers de la bouche et alcool, les experts concluent par la phrase «No threshold was identified», que l’on doit traduire en français par «aucun seuil n’a été identifié». Or, l’INCa l’a traduite par «il n’y a pas de seuil». Et s’il n’y a pas de seuil, le vin est effectivement cancérigène dès le premier verre. Mais ce n’est pas ce que disent les conclusions des experts du WCRF

En fait, selon le médecin, toutes les études tendent à démontrer que la consommation modérée de vin est bonne pour la santé. «Je peux dire que toutes les études mondiales ont toujours montré, depuis les travaux de Serge Renaud en 1992, que la consommation modérée de vin est bénéfique pour la santé. Même si, il faut bien le reconnaître, nous ne savons pas encore parfaitement pourquoi car le vin est un produit très complexe.»

Pas bon, le jambon américain

D’autre part, dans cette entrevue avec la RVF, le spécialiste du cancer et de la nutrition nous met en garde contre les comparaisons trop rapides entre études américaines et françaises concernant la nutrition.

Il affirme que certains aliments transformés aux États-Unis sont trop chimiques et néfastes pour la santé. Les mêmes aliments sont moins nocifs en France. Il donne l’exemple d’une étude américaine qui dit que la consommation de 100 grammes de jambon hausse de 29 % le risque de cancer du côlon.

«Le jambon n’est pas identique en France et aux États-Unis». Le jambon américain contient deux fois plus de calories que le jambon français, Il contient moins de vrai porc, de plus il est «additionné en éléments chimiques néfastes (conservateurs, exhausteurs de goûts, colorants, arômes).»

En conclusion, «en clair, nos produits fabriqués avec raison par une agriculture raisonnable; dès lors qu’ils sont consommés de façon équilibrée ne peuvent pas nuire à notre santé.»

Le Dr Khayat est l’auteur du livre Le Vrai Régime anticancer qui vient d’être publié aux éditions Odile Jacob.

  L’entrevue avec le professeur David Khayat est retranscrite sur le site www.viticulture-oenologie-formation.fr.