Luxe: Déploiement d’objets coûteux, somptueux,
abondance de dépenses coûteuses,
par goût du plus grand confort.
(Antidote)
Le vin n’est pas un produit de luxe au Québec, et ce depuis au moins 50 ans. Étudiants, nous achetions la Cuvée des Patriotes ou le Black Tower, puis nous avons fait du vin dans nos sous-sols.
Le mot luxe provient du latin luxus qui veut dire somptuosité excessive et ostentatoire.
Certains disent qu’étant donné que le vin n’est pas un produit essentiel, il serait donc un produit de luxe. C’est un paralogisme. L’orange n’est pas un produit essentiel, est-ce que cela en fait un produit de luxe? Absolument pas. (Un paralogisme est un raisonnement faux qui apparaît comme rigoureux et où le locuteur est de bonne foi, contrairement au sophisme pour lequel il y a une volonté de tromper.)
La plupart des produits ne sont pas essentiels, cela n’en fait pas pour autant des produits de luxe.
Dernièrement, la Chambre d’Agriculture de la Gironde nous disait qu’il n’en coûte que 2,88 € pour faire du vin même à Bordeaux.
Le vin peut être considéré comme un produit de luxe par des jeunes, par quelqu’un qui le fréquente rarement ou qui commence à le fréquenter et pour le Chinois qui le paie cher.
Il y a des vins de luxe, comme le Champagne dont les prix sont maintenus volontairement élevés; ainsi que les grands crus de Bordeaux thésaurisés par les spéculateurs. Des producteurs font des cuvées de luxe pour la consommation ostentatoire.
Cependant, le vin lui-même n’est pas un produit rare, donc n’est pas un produit de luxe. (Voir Le concept de luxe) C’est la même chose pour les autos. Il y a des autos de luxe, mais l’auto n’est pas un produit de luxe.
«Si un produit de luxe perd de sa rareté, si un jour on le trouve dans n’importe quel magasin, et tout le monde peut donc posséder ce produit, alors il ne sera pas classé et reconnu comme un produit de luxe, mais un produit de grande consommation.» (Le concept de luxe)
C’est le cas du vin que l’on retrouve dans presque tous les dépanneurs, épiceries et dans les 400 magasins de la SAQ. Le vin n’est pas plus un produit de luxe que le fromage. Qu’il soit en bouteille de carton ou en bouteille de verre.
Lorsque vous entrez dans une succursale SAQ-Dépôt avez-vous l’impression de visiter un endroit de luxe?
Ce n’est pas parce ce que le vin est énormément taxé qu’il devient un produit de luxe; pas plus que l’essence d’ailleurs.
Un objet de luxe est «un objet singulier, raffiné et prestigieux.» (M. Touzani)
Le Fuzion, le Mouton Cadet, le Bottero ne sont pas des objets de luxe. Même le Ménage à Trois et le Liano, des vins sucrés vendus à prix gonflé ne sont pas des produits de luxe. Ils peuvent être considérés par certains comme étant des objets de luxe, mais ne le sont pas de manière intrinsèque.
Les 1,4 million de bouteilles de Merlot Grand Sud vendues l’an dernier au Québec ne sont pas des bouteilles de luxe.
C’est pareil pour la bière et le gin. Ce ne sont pas des produits de luxe, même s’il y a des bières de luxe.
Ce n’est pas parce qu’on répète un mensonge plusieurs fois qu’il devient une vérité. C’est du niveau de la propagande. Il faut faire attention, il y a des gens parmi ceux qui répètent que le vin est un produit de luxe, qui ont un intérêt: ils veulent nous le vendre cher, spéculer ou le taxer beaucoup.
Les centaines de millions de bouteilles de vin vendues au Canada ne sont pas des objets de luxe.
Le vin est tout simplement un produit de consommation qui pour plusieurs est pas mal plus intéressant que le fromage et le saucisson. Il serait même utile à la santé, du moins psychologique et permettrait même aux personnes âgées de mieux vivre leurs vieux jours.
Alors, cessons de nous faire des accroires !