Qu’elles seront les tendances dans le monde du vin pour cette année 2016 qui commence. L’amateur de vin du Québec est de plus en plus connaisseur. Toutefois l’incertitude économique limite ses ardeurs et le pousse à réfléchir un peu plus ses impulsions de dépenses. Que nous réserve cette année? C’est difficile à prévoir, mais des tendances se dessinent. C’est ce que nous analysons ici.
Bio
Nous entendrons plus souvent parler du vin bio. La tendance est là. Les Européens achètent de plus en plus de vins produits sans pesticides. Ce mouvement au Québec se lève très lentement, mais constamment. L’offre n’est pas encore très forte, presque nulle en épicerie et faible à la SAQ; soit moins de 400 vins sur 8300. Il faut dire aussi que plusieurs producteurs ne veulent pas s’afficher bio. Donc, il y en a peut-être 500 ou 600. Nous verrons aussi de plus en plus de vins dits nature.
Le vin québécois
Le vin québécois va faire son entrée en épicerie. On doit s’attendre à ce que la production québécoise s’accroisse en conséquence. Il reste à espérer que ce sera une croissance en qualité et non seulement en quantité.
Il est possible que l’accroissement des ventes en volume permette aux vignerons québécois d’investir dans la qualité.
Importation privée
Nous ne nous attendons pas à des développements du côté des importations privées. Après deux ans de croissance, elles ont atteint un plafond. Le marché est maintenant saturé. Les ventes de vins en restauration ont plafonné. À moins que le gouvernement permette les ventes à la bouteille et non plus seulement à la caisse, les importations privées vont stagner et rester au même niveau.
Bulles
L’attrait des Québécois pour les vins mousseux va s’accroître. Il y a de plus en plus de mousseux de belle qualité sur notre marché et ils sont de plus en plus publicisés. Les cavas d’Espagne et les crémants des régions de France devraient particulièrement profiter de cette vague parce qu’ils sont maintenant plus savoureux et moins chers que les champagnes.
Le vin au restaurant
Les ventes continueront de diminuer. Ce fut au rythme de 100 000 litres de moins au cours de chacun des deux derniers trimestres. Plusieurs restaurateurs de sont tournés vers les importations privées, mais ces vins sont chers étant donné que la SAQ s’y prend une surprime de 2-3 dollars par bouteille. L’avenir ou la survie des restaurants passera par la vente de vin au verre.
La SAQ
La direction du monopole n’a pas encore publié son plan stratégique pour 2016-2018. Le dernier celui de 2013-2015 prévoyait des revenus de 3,14 milliards pour 2015. Ce fut plutôt 3 milliards. Les ventes stagnent en volume. Le monopole compte sur sa carte de point Inspire pour hausser ou maintenir ses ventes. De plus, il a presque doublé son réseau de succursales à rabais SAQ-Dépôt qui sont passées de 6 à 10. Il a aussi accru le nombre de vin de dépanneur dans ses succursales afin de combler sa faible offre de vin à bas prix. Il est à prévoir aussi que le dossier de la libéralisation va être encore très discuté.
Vin en épicerie
Les ventes de vin en épicerie progressent plus rapidement qu’en succursale SAQ. C’est maintenant une bouteille sur quatre qui est achetée en épicerie. Les rayons des 8000 épiceries sont plus accessibles et moins intimidants que ceux de la SAQ. Toutefois, l’image du vin de dépanneur n’est pas bonne et il faudra y remédier. Les épiciers sont alimentés par un oligopole d’embouteilleurs de vins importés en vrac. Il se pourrait que le gouvernement assouplisse les règles désuètes qui limitent le commerce du vin dans la province.
Régions qui monteront
Qu’elles sont les régions, les types de vin qui gagneront en popularité? Ce seront celles qui offriront des vins originaux à bon prix. Donc, à surveiller la Sicile, la Vénétie et les Pouilles en Italie; Saumur et Saumur-Champigny dans la Loire; Croze-Hermitage et Saint-Joseph dans le Rhône; Chablis ainsi que les vins du vaste Languedoc. Les vins blancs vont continuer à remonter lentement la pente. Après le gros rouge qui tache, le Québécois se tournera un peu plus vers les vins plus digestes.
Au final, ce sera la recherche de vins de meilleure qualité au meilleur prix possible qui guidera le consommateur en cette année 2016.