L’Union européenne limite les droits de plantation de nouvelles vignes. Depuis quelques années, le droit de planter est accordé au compte-goutte dans chacun des 27 pays membres.
En 2008 les pays de la Communauté européenne ont décidé d’abolir ces restrictions en 2016. La France avait voté contre. Le président Sarkosy revient à la charge et demande le maintien de la limitation des nouvelles plantations. Il veut un nouveau vote.
Il dit «nous voulons une Europe régulée. Si on laisse planter la vigne partout où cela est possible, on va laisser exploser l’offre, sans que la demande suive. Il y aura donc une baisse massive des prix et à terme la disparition de la viticulture.»
La France contrôle 20 % de la production mondiale et est le premier exportateur. Elle ne veut pas perdre cette position.
Limiter la production c’est contrôler les prix. La tentation est forte. On le voit en Champagne, on vient de le voir à Bordeaux. Dans cette dernière région on a demandé aux vignerons de retenir une partie de leur production afin de maintenir les prix élevés.
Ce qui est bon pour les producteurs est-il nécessairement bon pour les consommateurs?
Limiter la concurrence, maintenir artificiellement les prix élevés, empêcher la mise en place de nouveaux vignobles est-ce la bonne solution?
Pendant que l’Europe limite sa production, maintient ses prix élevés que fait le Nouveau Monde? Il essaie d’accaparer le secteur du meilleur rapport qualité-prix.
Il ne faut pas oublier qu’en général le consommateur veut avoir le meilleur vin à meilleur prix possible.
Pourquoi limiter les droits de plantation? Pour protéger les bas de gamme actuel, les producteurs de vin en vrac, pour empêcher les mousseux de concurrencer les champagnes…?
Est ce qu’on produit trop de chablis? Pas à ma connaissance.
Cela dit, il y a risque de surproduction si on libéralise la construction de nouvelle vigne. Certains craignent la surproduction à l’australienne.
Actuellement, selon les sources il y aurait entre 11 et 13 des 27 pays qui seraient en faveur de maintenir les restrictions d’agrandissement du vignoble européen, dont les principaux producteurs soit la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal, l’Autriche et la Hongrie.
Il en faudrait donc 1 à 3 autres pour enclencher un nouveau vote à la Communauté européenne.
Qui craint la concurrence? Les bas de gamme de la Champagne, du Bordelais et d’autres régions. Tout un amalgame! Est-ce que les bons producteurs veulent eux aussi limiter la concurrence?
Et si l’on demandait l’avis des consommateurs?
Une affaire de gros sous à suivre.