On entend souvent parler de typicité du vin. On dit de tel vin qu’il est typique de son appellation; de tel autre vin, on dit qu’il n’est pas typique.
On mentionne aussi le terme terroir. On dit alors que c’est un vin typique de son terroir.
Mais trop souvent, ceci mène à des aberrations. Les grands vins ne sont souvent pas typiques de leur appellation et c’est pourquoi ils se détachent si bien de la masse. Est-ce que le Cos d’Estournel est typique de l’appellation Saint-Estèphe?
L’un des meilleurs vins des Beaux de Provence, le Trévallon, n’a-t-il pas droit à l’appellation de sa région?
Dans plusieurs appellations françaises, les vins doivent être jugés par un comité de producteurs pour recevoir le droit de poser le terme Appellation Contrôlées sur leurs étiquettes. Toutefois, certains comités exigent que le vin soit typique. Ce qui fait que certains vins parmi les meilleurs sont refusés.
Comme l’écrit Éric Conan, dans le magazine français l’Express «Le comble est atteint quand, dans les appellations où la standardisation est forte [machines à vendanger, chaptalisation, acidification, levures sélectionnées, etc.], ceux qui travaillent sans artifice produisent des vins qui se distinguent trop de la masse et se voient pénalisés comme ‘non représentatifs de l’appellation’, alors qu’ils en sont restés les plus fidèles.»
Un article fort intéressant:
Le Salon des refusés, Éric Conan, L’Express, 1 décembre 2005
Pour en savoir plus sur les Appellations contrôlées [AOC] consultez le site de l’Institut national des appellations d’origine [INAO].