Qui veut perdre le milliard?
Dans sa propagande contre la libéralisation de la vente du vin au Québec, la direction du syndicat de ses employés affirme que nous perdrions un milliard si on touchait à la SAQ.
Cet argument ne résiste pas à l’analyse. Ce milliard est la somme exigée de la SAQ par le gouvernement du Québec. C’est la majoration qu’applique la SAQ sur le prix coutant (ex. 135 % sur les vins de 16 $). Il fait partie des revenus exigés du ministre des Finances, c’est donc une taxe.
Même si le commerce du vin est libéralisé — même si à l’extrême tout ce commerce est privatisé comme en Alberta — jamais le gouvernement n’abandonnera ce milliard. D’ailleurs lorsque l’Alberta a privatisé son commerce de l’alcool, elle n’a pas abandonné sa majoration qui était de 400 millions $. Les points de vente sont plus nombreux et la majoration de l’Alberta sur la vente d’alcool rapporte maintenant 729 millions de dollars.
Notons aussi qu’il se vend du vin en épicerie au Québec (11% des ventes s’y font, soit 313 millions $ – 26 % en volume – et un autre 6 % dans les agences), et la majoration de la SAQ s’applique, même si le vin n’est pas vendu dans les succursales de l’État, mais en commerce privé. Finalement, le vin en importation privé est aussi majoré.
Donc, nous pouvons relaxer et continuer paisiblement ce débat, car nous ne perdrons pas notre milliard!