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Faut-il mettre fin au monopole de la SAQ?

L’organisme IRIS revient à la défense du monopole de la Société des alcools du Québec.
Deux chercheurs de l’organisme publient un document intitulé «Faut-il mettre fin au monopole de la SAQ?»

Les deux chercheurs, Julia Bosca et Simon-Tremblay Pepin, disent qu’il y a des magasins privés d’alcool en Colombie-Britannique et que les prix de certains vins dans certains de ces magasins y sont plus élevés qu’au Québec. Ils affirment alors qu’on n’a pas intérêt à libéraliser le commerce de l’alcool au Québec!

En effet, il y a des magasins dits privés en Colombie-Britannique, mais ils ne sont pas libres d’acheter le vin sur le marché privé. Ils doivent l’acheter au monopole de la province qui prend sa marge comme au Québec.

IRIS semble se spécialiser dans la défense du monopole de la SAQ. Le document de l’IRIS ne dit pas qui a financé l’opération. Dans un communiqué, le groupe de pression écrit seulement que «Le Syndicat des employé·e·s de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB-SAQ) a participé au financement de cette étude.»

Rappelons ici que ce qui fait le prix du vin au Canada ce sont les taxes et les soi-disant dividendes des monopoles qui sont eux aussi des taxes déguisées, puisqu’exigés par les gouvernements.

Le prix du vin c’est l’ensemble des taxes
Au Québec, sur un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars, les produits (vins et spiritueux) ne représentent qu’un milliard, les deux autres sont des redevances aux gouvernements. Ça se divise ainsi : dividendes déclarés 1 033 millions $; taxe de vente provinciale 340 millions $; taxes spécifiques 256 millions $; droits d’accise et de douane 227 millions $; taxe sur les produits et services 170 millions $.

Le plus gros montant est le dividende exigé par le ministre des Finances; soit plus d’un milliard de dollars. Il est très important dans le calcul, puisqu’il est taxable, donc le montant des taxes dépend de son élévation. Les taxes spécifiques sont aussi taxables.

Donc, sur des ventes totales de 3 006 millions en 2015 à la SAQ (y compris les ventes en dépanneurs) les produits eux-mêmes ne totalisent que 998 millions de dollars, selon le rapport annuel 2015 de la SAQ.

Que ce soit un monopole ou non, il nous est permis de croire que ces montants seront du même ordre.

Rapport annuel SAQ 2015, page 40

Si les gens d’IRIS veulent vraiment voir les effets de la libéralisation sur marché de l’alcool, ils devraient étudier le marché de la bière au Québec.

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Voir le document de l’IRIS ici. Le rapport annuel de la SAQ ici.