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Le conseiller en vin à la SAQ

«Pourquoi constate-t-on des écarts considérables dans le choix, la variété, la quantité 
et la qualité des vins offerts d’une succursale « Sélection » à une autre?
» 

C’est la question que me pose un lecteur qui demande aussi quel est le rôle du conseiller en vin d’une succursale de la SAQ dans le choix des vins de la succursale et quelle est la formation de ces conseillers?

C’est une très bonne question. Je vais essayer d’y répondre au meilleur de mes connaissances.

Il y a en général un conseiller en vin par succursale. Il est souvent difficile à identifier. Il est chargé de conseiller la clientèle et les autres employés de la succursale. Il s’occupe aussi du choix des vins de spécialité de sa succursale.

Comme l’a constaté ce lecteur, en effet le choix de vin peut varier énormément d’une succursale à l’autre. Ceci dépend de plusieurs facteurs.

D’après ce que j’en sais, pour ce qui est des produits courants, c’est le siège social de Montréal qui décide.
Par contre pour les produits de spécialité, c’est le conseiller en vin de la succursale qui est chargé de la sélection, sauf pour certains produits obligatoires.

Toutefois, les succursales ne sont pas toutes égales. Il y a une hiérarchie. Si je me souviens bien c’est de 7 niveaux. Les succursales en haut de la hiérarchie ont un choix prioritaire sur les nouveaux arrivages.

Chaque mercreci, le conseiller en vin reçoit une circulaire contenant la centaine de nouveaux produits à être livrés dans deux semaines. Il fait alors son choix et obtient les vins en fonction de la part de marché de sa succursale, de son rang dans la hiérarchie et des demandes des autres succursales.

Bien entendu, si le conseiller n’est pas aux aguets, pas assez vite, est absent ou en congé il n’y a pas de commandes. Toutefois, le premier caissier dans certains cas peut prendre la relève. Donc, le choix en succursale peut varier d’une semaine à l’autre.

Toutefois, il ne faut pas toujours se fier à ce que l’on voit sur les tablettes. Il faut aussi vérifier les stocks dans l’arrière-boutique. Il arrive souvent que les employés n’aient pas le temps ou l’espace tablette pour placer les vins.

Il faut alors aller voir dans le site saq.com et consulter les vins indiqués pour la succursale. Si on indique 12 ou 6 bouteilles, c’est souvent parce que le vin est encore dans l’arrière-boutique. C’est souvent là que je trouve les nouveaux vins que je cherche. (Voir l’inventaire de sa succursale SAQ)

Pour ce qui est de la formation des conseillers, elle est très variée. Plusieurs sont des autodidactes, des passionnés. Il est aussi question d’ancienneté, syndicat oblige. Plusieurs conseillers sont aussi ce que la SAQ appelle des conseillers accrédités, c’est qu’ils ont suivi une formation de quelques semaines à l’ITHQ.

Le gros handicap des conseillers en vin, c’est qu’ils ne dégustent pas suffisamment les vins qu’ils ont en magasin.
Ils ne peuvent pas alors nous dire ce que le vin goute. Les dégustations sont très rares. En général, ce sont les agents promotionnels représentants les vignerons qui leur font gouter les vins lors de leurs visites. Toutefois, les conseillers en vin du centre-ville de Montréal peuvent participer à de nombreux salons.

En Ontario, tous les conseillers ont l’occasion de déguster tous les nouveaux vins. Ils sont dégagés une journée par mois pour cela.

Quoi qu’il en soit, la situation s’est améliorée à la SAQ ces dernières années. J’ai connu un conseiller qui n’aimait pas le vin. Il y de plus en plus de gens passionnés qui travaillent dans les SAQ, et ils ne sont pas tous conseillers, et certains sont très bons. Les conseillers accrédités sont mieux motivés et peuvent nous faire de bonnes recommandations sur les accords mets-vins.

Le rôle du conseiller est justement de conseiller la clientèle. Il ne faut donc pas hésiter à lui poser des questions et à lui demander conseil.