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Baisse des prix des vins

La pandémie et la crise économique qui en découle entrainent une baisse des prix des vins.

La production de vin dans le monde dépasse la consommation depuis quelques années déjà. Il y a donc plus de vin à vendre que d’acheteurs. L’offre dépasse la demande depuis 1963. Ce phénomène est accentué depuis quelques mois par la pandémie de Covid-19. Les restaurants sont fermés dans le monde, le tourisme est à zéro et les consommateurs ont moins d’argent. De plus, en temps de crise, les consommateurs ont tendance à consommer des vins moins chers.

Les producteurs de Champagne font de grands efforts ces jours-ci pour éviter de réduire les prix de leurs vins. L’association des vignerons et l’Union des maisons se sont entendues pour maintenir les prix élevés malgré le fait que le tiers des bouteilles ne trouve pas preneur.

Cependant, dans d’autres régions, il n’y a pas de cartel comme en Champagne, c’est le marché libre et des vignerons ont déjà décidé de baisser leurs prix. C’est le cas à Bordeaux où les propriétaires de grands châteaux annoncent des prix plus bas pour leur millésime 2019. C’est 25 % de moins à Cos d’Estournel; 31 % de moins à Château Pontet-Canet et 33 % de moins à Château Palmer.

Dans plusieurs régions, c’est la crainte. Les ventes sont en baisse. Il n’y a plus de visites aux domaines, plus de salon des vins, plus de grandes dégustations. Les exportations sont minimales. À Cahors on s’inquiète «On ne sait pas si les touristes viendront. Et s’ils viennent, auront-ils les moyens d’acheter. Avec les pertes de salaire liées au chômage partiel, beaucoup de gens ont perdu de leur pouvoir d’achat» dit Caroline Cassot, présidente de la fédération des vignerons indépendants du Lot à France3.

En Alsace, «même à bas prix il n’y a pas d’acheteurs en face»,  affirme Claude Freyermuth à Vitisphère. Alors que les cours alsaciens sont sur un plateau de 100 à 200 €/hl en AOC générique.

En Beaujolais, on songe à déclasser les crus en Beaujolais, Beaujolais Villages et Coteaux Bourguignons.

En Loire, on espère vendre, écouler au moins un millésime avant aout pour faire de la place pour la prochaine vendange qui commencera vers le 20 aout.

Les stocks sont élevés en cave et il faudra vendre pour faire de la place à la nouvelle récolte. De nombreux producteurs demandent aux gouvernements d’acheter leurs surplus pour le distiller afin d’empêcher un effondrement des prix.

Les importateurs, de leur côté, exigent des prix plus bas. «Les prix baissent et il va falloir que les exportateurs français fassent des efforts pour rester sur le marché», prévenait Delphine Chemla, gérante de l’importateur Vini di Francia en Italie, citée par Le Moniteur du commerce international.

En Angleterre, les consommateurs de vins ont troqué le «moins. mais mieux» pour une multiplication des occasions de consommation et des prix d’achat plus faibles, rapporte Wine Intelligence.

C’est donc une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais une moins bonne nouvelle pour les producteurs.
 

   Texte modifié le 4 juin afin d’y ajouter des informations sur l’Alsace, le Beaujolais et la Loire.